La préfecture de police (PP) de Paris a pris jeudi, à la demande du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, un arrêté d'interdiction de l'activité d'UberPOP dans la capitale.
Le ministre avait annoncé à la mi-journée à Marseille avoir "donné instruction au préfet de Paris, compte tenu des troubles graves à l'ordre public et du développement de cette activité illégale, de prendre ce jour un arrêté interdisant l'activité UberPOP".
Le texte vise "notamment les personnes utilisatrices des applications UberPOP, Heetch et Djump", précise la PP dans un communiqué. "Il marque la ferme volonté de l'Etat de faire respecter les lois et règlements", ajoute-t-elle.
Le service a déjà été interdit dans plusieurs départements (Gironde, Bas-Rhin, Nord, Bouches-du-Rhône, Loire-Atlantique, Rhône, Isère).
Dans les Yvelines, le préfet a également pris jeudi un arrêté interdisant l'activité de transports de personnes de "type UberPOP" dans le département, enjoignant les "responsables de la société UberPOP d'y mettre fin sans délai". Au cours de la journée, près de 200 véhicules de taxi se sont rassemblés devant la préfecture à Versailles avant de prendre la direction de l'A13, selon une source préfectorale.
Les chauffeurs UberPOP sont régulièrement contrôlés depuis des semaines dans la capitale, cette activité étant "illégale" comme l'a martelé à plusieurs reprises le ministre de l'Intérieur.
Plus de 180 procédures de chauffeurs UberPOP verbalisés ont été traitées par le parquet de Paris depuis le début de l'année, donnant lieu pour l'instant à une centaine de condamnations à des amendes. Un des chauffeurs UberPOP sans permis interpellé près de la gare de Lyon a vu son véhicule saisi par la justice.
"J'appelle tous ceux qui sont dans l'action à n'engager aucune violence", a également déclaré Bernard Cazeneuve dans la cité phocéenne, alors que des débordements ont été observés en région parisienne lors des manifestations de taxis contre l'application.
Au moins huit chauffeurs de taxis, de véhicules de transport de personnes (VTC) ou de véhicules UberPOP ont été placés en garde à vue jeudi.
"Nous sommes dans un Etat de droit", a rappelé Bernard Cazeneuve, qui, interrogé sur une éventuelle interdiction de l'application UberPOP elle-même, a répondu qu'elle "ne peut résulter que d'une décision de justice".
"Tous ceux qui fournissent des moyens numériques qui permettent le développement de cette activité sont aussi comptables du développement de cette activité illégale, mais nous sommes dans un Etat de droit et c'est sur le fondement de décisions de justice que ces interdictions peuvent intervenir", a-t-il martelé.
De nombreuses opérations escargots, blocages de gares et d'aéroports ont eu lieu un peu partout en France jeudi, les taxis manifestant contre la concurrence qu'ils jugent déloyale des conducteurs de VTC et surtout contre ceux, non-professionnels, qui utilisent l'application UberPOP.
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