Les ministres des Finances de la zone euro ont à nouveau échoué jeudi à trouver un accord pour reprendre le renflouement de la Grèce et ont ajourné une énième fois leurs discussions, à cinq jours d'un possible défaut de paiement du pays.
Les grands argentiers de la zone étaient réunis pour la quatrième fois en une semaine, au chevet de la Grèce qui bataille avec FMI, BCE et Commission européenne pour obtenir de l'argent frais en échange de promesses de réformes.
Mais ils se sont séparés au bout de trois heures sans résultat.
"C'est fini pour aujourd'hui. Les institutions et la Grèce continuent à travailler. L'Eurogroupe se réunira plus tard, mais pas aujourd'hui", a twitté le ministre finlandais des Finances, Alexander Stubb. Trois sources ont indiqué à l'AFP que la prochaine réunion pourrait avoir lieu samedi.
"La discussion continue aujourd'hui, demain, avec comme objectif d'arriver à la convergence", a déclaré pour sa part le ministre grec Yanis Varoufakis. Les 19 ministres réunis ont critiqué à la fois les propositions des institutions et celles de la Grèce, a-t-il expliqué.
Son confrère allemand Wolfgang Schäuble avait estimé, à son arrivée à la réunion, que la Grèce et ses créanciers étaient "encore plus éloignés" qu'avant, en dépit des discussions marathon entre les deux parties depuis mercredi.
"D'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, nous n'avons pas encore fait les progrès nécessaires", a également déclaré la chancelière Angela Merkel, à son arrivée à un sommet européen qui a débuté sensiblement au moment où l'Eurogroupe se terminait.
- Tsipras optimiste -
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, n'en a pas moins tenu à afficher son traditionnel optimisme en arrivant lui aussi au sommet: "l'histoire européenne est pleine de désaccords, négociations et compromis () je suis confiant que nous allons atteindre un compromis qui aidera la zone euro et la Grèce à dépasser la crise", a-t-il affirmé.
M. Tsipras avait refusé dans la matinée de donner son feu vert à de nouvelles propositions des créanciers, lors d'une rencontre avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI Christine Lagarde et le président de la BCE Mario Draghi.
"Il y a encore des écarts qui demeurent", a confirmé le président français, François Hollande, jugeant toutefois que les deux parties n'étaient "pas loin d'un accord". Mais il a appelé à ne plus perdre de temps: "il faut savoir terminer une négociation () il n'y aurait rien à gagner à laisser trop de temps encore" alors que "la Grèce n'en a plus".
Les négociations pourraient durer, mais "un +happy end+ est en vue" a pour sa part assuré le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Il "faudra encore de nombreuses heures" pour y parvenir, a-t-il toutefois mis en garde. Les chefs d'Etat et de gouvernement, officiellement réunis pour discuter du dossier migratoire et du cas britannique, devraient prendre le relais des discussions.
- date-butoir -
Porté au pouvoir sur un engagement anti-austérité, M. Tsipras a toujours défendu la nécessité d'un arbitrage politique au plus haut niveau sur le sort de la Grèce.
D'autant que les points d'achoppement ne varient pas vraiment depuis des mois, centrés sur le champ d'application de la TVA et son montant, et l'épineuse question d'une réforme du système des retraites, avec en arrière-fond la question de l'insoutenable dette publique grecque.
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