ddans un contexte tendu par des agressions.
"Ce sera des sit-in, le but c'est d'occuper l'espace, parce qu'il y a un vrai ras-le-bol", a expliqué Karim Asnoun, de la CGT.
A Paris, des rassemblements sont prévus dès 06h00 devant les aéroports de Roissy et d'Orly, les gares du Nord, de Lyon et Montparnasse, ainsi que place Denfert-Rochereau et porte Maillot. La circulation pourrait être fortement perturbée.
D'autres manifestations importantes sont prévues à Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lyon et Lille.
"La base attend de nous des messages forts, on est obligé de passer par cette étape de la radicalité", a souligné Abdel Ghalfi (CFDT).
Les taxis, qui dénoncent "la précarisation des chauffeurs" et répondent à l'appel de l'ensemble des syndicats, exigent l'arrêt du service UberPOP et l'application des lois réprimant les taxis clandestins.
Depuis plusieurs mois, le groupe américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber s'est engagé dans un bras de fer avec l'Etat, autour de son application mobile UberPOP, un service à prix cassés qui met en relation des passagers et des conducteurs non professionnels qui assurent le transport avec leurs propres véhicules.
Uber revendique 400.000 utilisateurs d'UberPOP en France, où le nombre de taxis est faible. Mais les chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément et ne sont pas assurés professionnellement.
Les syndicats de taxis appellent à des rassemblements "dans le calme" et à "ne pas répondre aux provocations", alors que le climat s'est tendu.
- 'saisies de véhicule' -
A Lyon, Nice et Strasbourg, des clients ou chauffeurs UberPOP ont été agressés.
A Strasbourg la semaine dernière, à deux reprises, un chauffeur de taxi s'est fait passer pour un client d'UberPOP pour amener le conducteur dans un endroit isolé, où il a été pris à partie par des chauffeurs de taxi qui ont endommagé son véhicule.
Craignant que ses chauffeurs professionnels soient assimilés à des conducteurs UberPOP, la société de VTC Allocab a même demandé à ses employés de ne pas mettre de costume jeudi et de demander aux clients de s'asseoir à l'avant.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lancé mardi "un appel au calme", rappelant que "rien ne (justifiait) des actes de violence", tout en soulignant qu'UberPOP était en "situation d'illégalité absolue".
Et le gouvernement a tenté de rassurer les chauffeurs, en affirmant qu'il allait renforcer ses services anti-fraude. "Nous (allons) rehausser le niveau de la réponse pénale, notamment à l'égard des réitérants et des récidivistes, en passant à des réponses plus dures", a assuré mardi le procureur de la République de Paris François Molins, évoquant "des saisies de véhicules".
Le groupe Uber, interdit dans certaines villes d'Europe et qui fait face à des actions en justice aux Etats-Unis, est visé depuis fin 2014 par une enquête préliminaire à Paris, notamment pour organisation illégale d'un "système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier" de passagers "à titre onéreux".
En vertu de la loi Thévenoud votée en octobre 2014, il est interdit de proposer une prestation de transport routier "à titre onéreux" si l'on n'est pas enregistré comme chauffeur de taxi ou VTC. Les conducteurs encourent jusqu'à un an de prison, 15.000 euros d'amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.
Quelques 480 procédures ont été ouvertes depuis janvier contre des chauffeurs UberPOP. De son côté, Uber a déposé deux plaintes contre la France auprès de la Commission européenne pour obtenir l'annulation de la loi Thévenoud.
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