Les soldes d'été ont démarré mercredi sur des tendances certes majoritairement meilleures que celles constatées cet hiver, endeuillé par les attentats à Paris, mais la frénésie d'antan n'est plus vraiment au rendez-vous dans les magasins.
"Nous sommes réalistes: les soldes d'avant n'existent plus et la fréquentation n'est plus aussi importante que par le passé", a résumé un commerçant parisien interrogé par la Chambre de commerce de Paris.
Le coup d'envoi officiel de la course aux rabais -- qui cette année durera six semaines et non plus cinq suite à la suppression des soldes flottants -- avait été donné dans les grands magasins parisiens par la nouvelle secrétaire d'Etat au Commerce Martine Pinville, dès 8H00.
Mais les Français, eux, n'avaient pas forcément fait l'effort de se lever si tôt, nombre d'entre eux ayant déjà profité de pré-soldes ou bien préférant attendre les deuxième et troisième démarques pour bénéficier de tarifs plus avantageux.
Devant les Galeries Lafayette, seules 150 clientes, majoritairement des touristes asiatiques déposées par un tour opérateur, attendaient frénétiquement l'ouverture mercredi matin. Dans les allées, la circulation restait fluide, malgré quelques files d'attente devant certaines marques de luxe, comme Chanel ou Miu Miu, qui ne font pas de promotions hors soldes.
Dans les autres boutiques du boulevard Haussmann, la situation apparaissait contrastée. Si le magasin C&A était quasi-désert peu après 9H00, Zara, qui n'avait pas fait de pré-soldes, rassemblait davantage de clientes, avec déjà des files d'attente aux caisses.
Dès la mi-journée, les grands magasins constataient un démarrage meilleur que celui observé lors des soldes d'hiver. Ceux-ci s'étaient terminés sur un bilan catastrophique, une majorité des Français traumatisés par les attentats ayant renoncé à aller faire les boutiques.
Dans l'après-midi, la directrice des Galeries Lafayette, Agnès Vigneron, estimait même que cette première journée s'annonçait "assez positive, avec à 15H00, un chiffre d'affaires en hausse de 13%, avec un +38% aux heures du déjeuner".
Du côté du Printemps, "on est aussi plutôt content. La fréquentation est montée à partir de 12H00, et depuis le magasin est plein. A 17H00, on était sur des ventes en hausse de +5 à +7%, avec un panier moyen en progression", a indiqué le directeur Pierre Pellarey.
Dusan Milutinovic, directeur du centre commercial Aéroville, en banlieue nord de Paris, affichait également sa satisfaction: "à 15H00, nous sommes à une fréquentation de +12% () Nous devrions finir la journée à +15%", estimait-il.
- Des rabais importants -
Pour attirer des consommateurs habitués aux prix cassés, beaucoup d'enseignes affichaient déjà des rabais importants. "A moins de 50%, ils (les clients, ndlr) n'achètent pas", a expliqué un commerçant parisien à la CCI Paris Ile-de-France.
Quelque 150 magasins La Halle, Kookaï et André (groupe Vivarte) étaient eux fermés pour cause de grève, alors que 1.350 postes doivent être supprimés.
A Lyon, beaucoup de jeunes clientes se pressaient dans les magasins mercredi matin, comme Elodie, 25 ans, qui attendait les soldes "avec impatience".
Pour elle, venir les premiers jours reste important, car les petites tailles partent vite et "puis parce que maintenant il n'y a personne, je suis tranquille".
A Strasbourg, les premières heures se révélaient "dans la moyenne", mais sans plus. "Le premier jour est de plus en plus calme. Les soldes n'ont plus rien à voir avec ceux d'il y a 4-5 ans", déplorait Roger Denis, gérant d'un magasin de chaussures.
Dans les plus petites villes comme Gaillac (Tarn), les clients ne se bousculaient pas, préférant attendre le week-end, même si une commerçante notait davantage d'affluence qu'à l'accoutumée à l'heure du déjeuner.
"Nous ne nous attendions pas à autant de monde ce matin", s'étonnait, ravie, la vendeuse du chausseur Bailly, dans une galerie marchande d'Albi.
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