Après le pic de 3,53 millions de demandeurs d'emploi sans activité atteint fin avril, Pôle emploi publie mercredi à 18H00 ses chiffres de mai. Mais pour voir baisser durablement le chômage, il faudra attendre la fin de l'année, prévient d'emblée le gouvernement.
Le ministre du Travail François Rebsamen a dit mardi "penser" que le chômage allait baisser "à la fin de l'année", en s'appuyant sur les pronostics de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Unédic (assurance chômage).
"Il faut une croissance (annuelle) entre 1,2 et 1,5% pour faire baisser le nombre de demandeurs d'emploi : je pense qu'à la fin de l'année ça va baisser", a-t-il dit, alors que l'Insee table sur 1,2% pour 2015.
A l'inverse de l'OCDE et de l'Unédic, qui prévoient un léger reflux du chômage dans la deuxième partie de l'année, l'Institut national de la statistique (Insee) estime lui qu'il se stabilisera au niveau élevé de 10,1% en métropole fin 2015, proche du record de 10,4% atteint en 1997.
Cela ne signifie pas forcément que les chiffres de mai seront mauvais. Soumises à une gestion administrative (inscriptions, radiations), les statistiques de Pôle emploi sont très volatiles. "Le commentaire mensuel n'a pas grand sens", estime Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
En revanche, selon lui, "on peut attendre une vraie baisse d'ici la fin de l'année : elle va avoir lieu, à peu près tout le monde le pense."
Malgré de premiers signes de reprise, plus de 26.000 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires avaient poussé la porte de Pôle emploi en avril. Une forte hausse et un énième record qui avaient décidé le gouvernement à débloquer une rallonge de 100.000 contrats aidés.
En incluant les demandeurs d'emploi ayant eu une petite activité (CDD, intérim, temps partiel), 5,34 millions de personnes - 5,64 en incluant l'Outre-mer - cherchaient du travail en France, autre plus haut historique.
- Plan pour les PME -
Depuis l'élection de François Hollande, qui a échoué à "inverser la courbe du chômage" au début de son mandat comme il s'y était engagé, plus de 600.000 nouveaux chômeurs ont été recensés. Et, avant la crise financière de 2008, Pôle emploi en dénombrait 1,5 million de moins qu'aujourd'hui.
Le niveau de la baisse attendue par l'Unédic pour 2016 (-68.000 demandeurs d'emploi en catégorie A, sans aucune activité) rappelle à quel point les effets de la crise seront longs et durs à effacer.
Confronté à l'échec des politiques de l'emploi classiques à base de contrats aidés et de plans d'accompagnement des chômeurs, l'exécutif parie essentiellement sur le pacte de responsabilité, avec ses 40 milliards d'euros d'allègements de cotisations sociales et fiscales à horizon 2017, pour créer des emplois.
Mais le chef de l?État, qui conditionne une candidature en 2017 à une baisse du chômage, a lui-même reconnu que le pacte "n'aurait d'effet qu'à moyen terme", n'excluant pas que "le mandat suivant en bénéficie".
En attendant, Manuel Valls a annoncé début juin un train de mesures destinées à relancer l'emploi dans les plus de trois millions de petites et moyennes entreprises (de moins de 250 salariés), qui concentrent près de la moitié de l'emploi salarié.
Prime de 4.000 euros à la première embauche, indemnités prud'homales plafonnées, gel des seuils fiscaux, CDD renouvelables deux fois au lieu d'une: ce "Small business act à la française" doit permettre de créer, selon le Premier ministre, "plusieurs dizaines de milliers d'emplois".
Les Français restent, eux, très pessimistes. Selon un sondage publié jeudi dernier, près de 9 sur 10 (88%) ne croient pas en une inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de cette année, et 77% pensent qu'il n'aura toujours pas reflué d'ici 2017.
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