La Grèce sera mercredi au centre d'une nouvelle réunion décisive des ministres des Finances de la zone euro, qui espèrent conclure un accord évitant au pays un défaut de paiement fin juin.
L'Eurogroupe doit se retrouver en fin d'après-midi à Bruxelles, pour la troisième fois en une semaine, afin d'évaluer les propositions grecques avant le sommet de l'Union européenne jeudi et vendredi qui devrait aborder la dette grecque.
De son côté, le Premier ministre grec Alexis Tsipras rencontrera les dirigeants de l'UE, de la BCE et du FMI, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et Christine Lagarde.
Alexis Tsipras avait déjà eu lundi au siège de l'Union européenne des entretiens avec les dirigeants des trois institutions à l'occasion d'une réunion extraordinaire des chefs des pays de la zone.
Athènes y avait présenté ses nouvelles propositions sur des économies de 8 milliards d'euros à effectuer en 2015 et 2016, jugées positives par les créanciers en vue de la conclusion d'un accord visant à débloquer des prêts à la Grèce, qui risque un défaut de paiement fin juin.
Le Premier ministre français Manuel Valls, lors d?une rencontre avec la presse allemande mardi à Francfort, a estimé qu'Athènes et ses créanciers était "très près" d'un accord. "Le sommet d?hier (lundi) a permis de constater que le gouvernement grec a pris ses responsabilités avec des propositions courageuses" en présentant des propositions "sérieuses", a-t-il dit.
Même son de cloche d'Athènes où le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, a indiqué que "les 48 prochaines heures seront décisives".
- 'Travail intensif' -
Les discussions avaient repris entre experts mardi à Bruxelles où certains négociateurs grecs sont restés jusqu'à l'Eurogroupe de mercredi.
Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des Affaires économiques, souhaite présenter ce jour-là "les paramètres d'un accord", à la veille d'un sommet européen, prévu de longue date à Bruxelles jeudi.
Ce sera moins de cinq jours avant la date-butoir d'un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros dû par la Grèce au FMI, qui alimente les craintes de défaut de paiement.
Le déblocage d'une tranche de prêt des créanciers toujours en suspens (7,2 milliards d'euros), ou un geste financier de la BCE, sera nécessaire pour qu'Athènes honore cette échéance. Or rien ne sera possible sans ratification de l'accord par plusieurs parlements d'Europe, dont ceux de l'Allemagne et de la Grèce.
Dans ce calendrier serré, "un travail vraiment intensif" reste à faire avec la Grèce, avait souligné lundi la chancelière Angela Merkel. Il s'agit notamment de travailler "sur deux sujets", selon M. Moscovici, qui a cité la répartition des différents taux de TVA et la réforme des retraites.
Le gouvernement grec continue aussi d'insister pour que l'accord règle la question de la dette, sujet sur lequel les partenaires d?Athènes se sont montrés beaucoup plus prudents.
Le retour prévu de la TVA à 23% dans le secteur de la restauration, en vigueur entre 2011 et 2013, est déjà qualifié de "baiser de la mort" par le président de l'association des chaînes de restauration (SEPOA), Thanassis Papanikolaou.
D'autres protestations se font entendre au sein de Syriza, la gauche radicale au pouvoir depuis cinq mois, sans pour l'instant menacer l'approbation d'un accord au parlement où le parti dispose de 149 députés sur 300, associé au petit parti de droite souverainiste Grecs indépendants (Anel, 13 députés).
- 'Un accord contre le peuple' -
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