Paris annonce mardi sa candidature aux JO-2024 lors d'une cérémonie à tonalité hautement sportive à laquelle assisteront de nombreux champions olympiques, suivie d'un rassemblement populaire de supporteurs des JO, sur les berges de la Seine.
Laura Flessel, Laure Manaudou, Marie-José Pérec, Renaud Lavillenie, Teddy Riner Le casting de l'opération de "coming out" de Paris est à la hauteur de l'attente suscitée par sa candidature. Mardi à midi, au siège du Comité national olympique et sportif (CNOSF), s'achèvera un suspense qui n'en est plus un depuis plusieurs semaines et débutera l'aventure d'un dossier qui s'est déjà, avant même son officialisation, attiré les compliments du CIO.
Car la troisième candidature parisienne du siècle (après 2008 et 2012, une précédente avait également échoué pour 1992) est déjà mieux née que ses devancières.
"On a tiré les leçons des échecs passés et tenté de faire les choses avec méthode et dans un ordre cohérent", note Bernard Lapasset, président de World Rugby, de l'Association Ambition Olympique et patron attendu du futur comité de candidature.
- Après Bébéar et Delanoë, Lapasset et Estanguet -
Concrètement, les promoteurs du projet ont d'abord convaincu les politiques et hommes d'affaires, trop présents par le passé, de leur laisser le devant de la scène. Plus de Claude Bébéar comme pour 2008, ou de Bertrand Delanoë (2012).
Aux côtés de Lapasset, chantre de la diplomatie sportive, patron d'une fédération chipée aux Anglo-Saxons, artisan de l'entrée du rugby à VII au programme des JO et respecté à ce titre des membres du CIO, ce n'est pas un transfuge que l'on trouve dans l'organigramme mais Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-kayak, fraichement élu au CIO où il a déjà séduit par son assiduité.
Sous leur direction, les partisans du dossier ont travaillé depuis début 2014 selon une méthode progressive, définissant dans une étude de faisabilité et d'opportunité les grands traits techniques, les enjeux, les chances, le contexte d'une éventuelle candidature avant de s'assurer les soutiens politiques parfois les moins évidents, comme celui de la maire de Paris Anne Hidalgo, longtemps réticente.
Depuis le début, il était clair dans l'esprit de tous les artisans du dossier que le mot de candidature devait venir couronner un travail et non le précéder. Ce sera donc chose faite mardi, journée Olympique mondiale, un symbole qui n'est pas pour déplaire au CIO.
D'autant que le projet actuel, bien sûr évolutif, tire les enseignements de l'Agenda 2020, paquet de mesures présenté par le CIO en décembre 2014, pour présenter un projet modeste (moins de 6 milliards d'euros) qui réemploie un maximum d'infrastructures existantes ou programmées, d'incontournables lieux parisiens et bénéficiera du réseau de transport du Grand Paris, déjà planifié.
- Le défi: séduire et rassurer les Français -
Paris se déclare donc en ayant arrêté nombre de choix essentiels, alors que ses concurrents annoncés (Boston, Hambourg, Rome et sans doute Budapest) sont bien moins avancés dans leurs plans, à plus de deux mois de la date limite du dépôt des candidatures auprès du CIO, le 15 septembre.
Les sites des installations à construire sont quasiment tous identifiés à l'exception notable du village olympique pour lequel deux à trois zones sont encore en concurrence, essentiellement en Seine-Saint-Denis où pourrait également s'implanter la piscine.
Et la désignation de la ville hôte des épreuves de voile ne saurait tarder, tout comme celle des stades retenus pour le tournoi de football.
Le slogan "Je veux les Jeux" devrait accompagner la campagne. Et son plan de financement (autour de 60 millions d'euros) est dans les tuyaux avec notamment un recours programmé au financement participatif qui sera lancé fin septembre auprès de l'ensemble des Français pour fédérer une population encore partagée sur le projet, en particulier sur ses retombées financières et fiscales.
Car le défi majeur qui attend désormais Paris-2024 durant les deux années de campagne qui s'achèveront à Lima, à l'été 2017, est de convaincre, en France et au-delà des frontières. Le CIO et sa centaine d'électeurs sont en effet sensibles au plus haut point à l'adhésion des citoyens aux projets olympiques.
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