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Paris (AFP). Chères générations futures, pardon..., un slameur s'excuse pour l'état de la planète

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Paris (AFP). Chères générations futures, pardon..., un slameur s'excuse pour l'état de la planète
Le slameur américain Prince Ea, le 22 juin 2015 à Paris - AFP
"Je suis désolé que nous ayons utilisé la nature comme une carte de crédit illimitée". Dans un clip qui fait un carton sur internet, le slameur américain Prince Ea fait la liste des dégâts que l'homme a infligés à la planète en espérant susciter un sursaut. Cette adresse aux "générations futures" - près de 68 millions de vues sur sa page Facebook depuis sa publication fin avril - est la façon qu'a trouvée ce slameur militant de 26 ans pour "communiquer sur l'importance du problème et sur ce qui peut être fait" pour préserver la planète. Prince Ea, de son vrai nom Richard Williams, devait présentait ce clip mardi matin dans le cadre d'une "Journée de l'innovation climatique" à Paris, face à un parterre de décideurs et d'experts. Dans cette vidéo de six minutes, le slameur apparaît en costume gris devant une grande étendue désertique. "Chères générations futures, je pense parler pour tous quand je vous dis: +pardon, pardon de vous laisser une planète dans un tel état", commence-t-il avec une petite musique en fond sonore, avant d'égrener les maux causés par l'homme: pollution, réchauffement climatique, perte de biodiversité, déforestation Le constat n'est pas nouveau en soi, relayé depuis des années par les ONG et les scientifiques. Mais peu d'artistes se risquent à aborder ce genre de thématiques un brin anxiogènes: "Traduire ce message d'une façon qui soit audible par un public est toujours délicat", explique à l'AFP Prince Ea, dont le pseudonyme vient de "Prince of the Earth", le "prince de la terre" de la mythologie sumérienne. "Je suis navré qu'on ait mis le profit au-dessus de l'humanité, la cupidité au-dessus des vrais besoins (). Je suis désolé que nous ayons utilisé la nature comme une carte de crédit illimitée", scande-t-il dans ce slam récemment traduit en français. Il s'en prend au passage à la chaîne américaine Fox News ("Hey Fox News, si vous ne pensez pas que le changement climatique est une menace, je vous mets au défi d'interviewer les milliers de sans-abris au Bangladesh") et à l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin à qui il reproche d'avoir dit un jour qu'elle aimait l'odeur des gaz d'échappement. - Arbres 'vivants' plutôt que 'morts' - Mais la chanson se veut surtout un appel au sursaut: "Mais vous savez quoi, je ne suis pas désolé. Je n'accepte pas ce futur (). Nous pouvons changer de direction", assène-t-il en s'adressant à sa génération, celle des moins de 30 ans. Prince Ea a écrit ce texte lors d'un voyage au Kenya et en République démocratique du Congo (RDC) organisé par Wildlife Works, une société de compensation carbone qui mène des programmes visant à développer dans les régions forestières une économie locale basée sur la préservation des arbres plutôt que leur destruction par l'exploitation forestière, agricole ou autre. Ce voyage lui a permis, raconte-t-il, de "réaliser l'importance du problème de la déforestation". "J'avais une vague idée, mais je n'avais pas mesuré l'ampleur du problème en termes de perte de biodiversité, d'alimentation, de conséquences économiques", ajoute le natif de Saint-Louis (Missouri), qui a troqué pour l'interview son costume chic pour un jean clair et une casquette blanche. Selon des chiffres publiés en 2014 par l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les superficies forestières ont diminué de quelque 5,3 millions d'hectares par an entre 1990 et 2010. Cette diminution contribue au réchauffement climatique en faisant disparaître les puits de carbone naturels que sont les forêts. L'action de la société Wildlife Works, qui compte parmi ses clients de grands groupes français comme BNP Paribas ou Kering, permet de lutter contre cette déforestation en apportant aux populations locales des incitations financières qui font que "les arbres rapportent davantage vivants que morts", résume le slameur , qui devait notamment partager mardi la tribune avec le climatologue français Jean Jouzel.

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