Paris annonce mardi sa candidature aux JO-2024, aboutissement d'un long processus après plusieurs échecs, et coup d'envoi de deux ans de campagne qui s'achèveront à l'été 2017 lors de l'élection de la ville hôte de ces jeux Olympiques.
Le choix de la date est symbolique, puisque le 23 juin est la journée Olympique mondiale, en référence à la date de création des jeux Olympiques modernes le 23 juin 1894. L'officialisation d'une candidature plus qu'attendue aura lieu à midi lors d'une cérémonie à tonalité éminemment sportive, à laquelle assisteront de nombreux champions olympiques, notamment Laura Flessel, Laure Manaudou, Marie-José Pérec, Renaud Lavillenie et Teddy Riner. Elle sera suivie d'un rassemblement populaire de supporteurs des JO, sur les berges de la Seine.
La quatrième candidature parisienne en près de 30 ans (après 1992, 2008 et 2012) débute sous de bons auspices.
"On a tiré les leçons des échecs passés et tenté de faire les choses avec méthode et dans un ordre cohérent", estime Bernard Lapasset, président de l'Association Ambition Olympique et patron attendu du futur comité de candidature.
- Un candidature méthodique -
Les promoteurs du projet ont d'abord convaincu les politiques et hommes d'affaires, trop présents par le passé, de leur laisser le devant de la scène. Plus de Claude Bébéar comme pour 2008, ou de Bertrand Delanoë (2012).
Aux côtés de Lapasset, chantre de la diplomatie sportive, patron d'une Fédération internationale de rugby chipée aux Anglo-Saxons, artisan de l'entrée du rugby à VII au programme des JO et respecté à ce titre des membres du CIO, ce n'est pas un transfuge que l'on trouve dans l'organigramme, mais Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-kayak, fraichement élu au CIO, où il a déjà séduit par son assiduité.
Sous leur houlette, les partisans du dossier ont travaillé depuis début 2014 selon une méthode progressive, définissant dans une étude de faisabilité et d'opportunité les grands traits techniques, les enjeux, les chances, le contexte d'une éventuelle candidature, avant de s'assurer les soutiens politiques parfois les moins évidents, comme celui de la maire de Paris Anne Hidalgo, longtemps réticente.
Il était clair dans l'esprit de tous les artisans du dossier que le mot de candidature devait venir couronner un travail et non le précéder. Ce sera donc chose faite mardi, journée Olympique mondiale, clin d??il appuyé au CIO.
D'autant que le projet actuel, bien sûr évolutif, tire les enseignements de l'Agenda 2020, paquet de mesures présenté par le CIO en décembre 2014, pour présenter un projet modeste (moins de 6 milliards d'euros) qui réutilise nombre d'infrastructures existantes ou programmées, d'incontournables lieux parisiens et bénéficiera du réseau de transport du Grand Paris, déjà planifié.
- Nouveau défi: l'adhésion populaire -
Paris se déclare donc en ayant arrêté nombre de choix essentiels, alors que ses concurrents annoncés (Boston, Hambourg, Rome et sans doute Budapest) sont bien moins avancés dans leurs plans, à plus de deux mois de la date limite du dépôt des candidatures auprès du CIO, le 15 septembre.
Les sites des installations à construire sont quasiment tous identifiés, à l'exception notable du village olympique pour lequel deux à trois zones sont encore en concurrence, essentiellement en Seine-Saint-Denis où pourrait également s'implanter la piscine.
Et la désignation de la ville hôte des épreuves de voile ne saurait tarder, tout comme celle des stades retenus pour le tournoi de football.
Le slogan "Je veux les Jeux" devrait accompagner la campagne. Et son plan de financement (autour de 60 millions d'euros) est dans les tuyaux avec notamment un recours programmé au financement participatif qui sera lancé fin septembre auprès de l'ensemble des Français, pour fédérer une population encore partagée sur le projet, en particulier sur ses retombées financières et fiscales.
Car le défi majeur qui attend désormais Paris-2024 durant les deux années de campagne qui s'achèveront à Lima, à l'été 2017, est de convaincre, en France et au-delà des frontières. Le CIO et sa centaine d'électeurs sont en effet sensibles au plus haut point à l'adhésion des citoyens aux projets olympiques.
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