A la veille d'un sommet européen crucial, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a présenté dimanche les propositions grecques en vue d'un accord avec les créanciers du pays à la chancelière allemande Angela Merkel, au président français François Hollande et au patron de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Le chef du gouvernement grec s'est entretenu par téléphone avec les trois dirigeants qu'il retrouvera lundi soir à Bruxelles pour le sommet exceptionnel de la zone euro.
Même si rien n'a filtré du contenu des propositions, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a estimé dimanche à Milan que "toutes les conditions" étaient "réunies" pour un accord "gagnant-gagnant".
Les créanciers de la Grèce (UE, BCE, FMI) avaient insisté pour qu'Athènes soumette avant lundi un nouveau programme de réformes et d'économies budgétaires, ses offres précédentes ayant été rejetées lors de multiples réunions infructueuses.
La zone euro et la Grèce ne peuvent se permettre encore un rendez-vous sans décision sur le déboursement d'une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards: le 30 juin, la Grèce à court d'argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI et les retraits des épargnants se sont accélérés au cours de la semaine écoulée, plaçant le système bancaire sur la corde raide.
- Tsipras à Bruxelles dès dimanche -
Le ministre du budget Dimitris Mardas a affirmé à la télévision publique ERT que les salaires et retraites pourraient être payés fin juin, sans s'engager sur le remboursement au FMI.
Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung affirmait dimanche que ni le versement au FMI ni les dépenses intérieures ne pourraient être assurés en juin.
Plusieurs responsables européens, dont la chancelière allemande et le président français, ont prévenu que le sommet de Bruxelles serait vain sans travail préparatoire.
Ce conseil "n'est pas un lieu de négociation", avait relevé François Hollande, et il ne pourra que "constater un accord ou, ça peut arriver, constater un désaccord".
C'est la raison pour laquelle Alexis Tsipras se rend dès dimanche soir à Bruxelles, avec d'autres membres de son équipe. Il s'était déjà entretenu avec M. Juncker samedi, lequel a également parlé avec Angela Merkel et Christine Lagarde, selon une source européenne.
Le gouvernement est prêt à des ajustements, avait suggéré samedi le ministre d'Etat Alekos Flambouraris, un proche d'Alexis Tsipras, évoquant l'accélération des suppressions de pré-retraites et la baisse de l'un des seuils de taxation des entreprises.
Lors des derniers rounds de négociation, les postes budgétaires sur lesquels faire porter les économies continuaient de diviser les deux parties.
La Grèce restera intransigeante sur plusieurs points, a signifié le ministre d'Etat, Nikos Pappas, l'un des chefs de file de la négociation, dans le journal Ethnos dimanche: "rétablissement du droit du travail, pas de baisse des salaires et des retraites, plan stratégique exhaustif sur le problème de la dette".
Athènes se montre aussi très soucieuse de la conclusion d'un accord qui apporte "une solution définitive", selon le cabinet du Premier ministre, par crainte d'une solution provisoire avec un déboursement d'argent partiel pour passer le cap du 30 juin, accompagné d'une extension du plan d?aide et de nouvelles négociations laborieuses à suivre.
- Avec ou sans FMI -
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