Une importante foule était attendue dimanche à l'office prévu dans l'église même de Charleston, aux Etats-Unis, où neuf Noirs ont été abattus par un Blanc qui disposait d'un effrayant site raciste, alors que des manifestations de colère ont secoué la Caroline du Sud.
Il s'agira du premier office à l'Emanuel African Methodist Episcopal Church, la plus vieille église de la communauté noire de cette ville et lieu emblématique pour les droits civiques, depuis le bain de sang qui s'y est produit mercredi soir. L'église a rouvert ses portes samedi.
La tuerie, l'une des pires de l'histoire récente des Etats-Unis, a alimenté les haines raciales et relancé le débat sur la législation sur les armes à feu.
Des informations sur le site web du tueur présumé, Dylann Roof, 21 ans, ont commencé entretemps à émerger: on y voit des dizaines de photos montrant le jeune homme armé, brûlant la bannière étoilée et brandissant le drapeau confédéré à treize étoiles rouge, blanc et bleu.
Dans un texte raciste bourré de fautes d'orthographe, il justifie a priori son crime futur par sa haine des Noirs.
Le FBI a annoncé prendre des mesures pour "vérifier l'authenticité" de ce site.
Plusieurs milliers de manifestants s'étaient rassemblés samedi à Columbia, capitale de la Caroline du sud, devant le parlement local en exigeant le retrait du drapeau confédéré, symbole controversé du Sud des Etats-Unis.
Contrairement aux drapeaux américain et de la Caroline du sud, il n'a pas été mis en berne, car cette décision nécessite l'approbation des élus locaux, selon les responsables.
- "Descendez-le" -
"Descendez-le", a scandé la foule jeune et métissée, qui a aussi entonné "We Shall Overcome" ("Nous triompherons"), un chant emblématique des marches pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, et brandi des pancartes exigeant le retrait du drapeau confédéré, décision qui est du ressort du parlement local.
"Nous ne pouvons plus tolérer" que le drapeau continue d'être un flambeau pour ceux qui ont de "mauvaises opinions", a déclaré l'avocate et militante Sarah Leverette, 95 ans, recueillant les applaudissements de la foule.
Symbole durable de la fierté et de l'héritage du Sud pour ses partisans, le drapeau confédéré représente le racisme et la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs.
Une pétition nationale a rassemblé plus de 370.000 signatures sur le site MoveOn.org, dénonçant le drapeau confédéré comme un "symbole de la rébellion et du racisme" et appelant à "de meilleurs Etats-Unis d'Amérique".
Pour le président Barack Obama, cité par son porte-parole Eric Schultz, "le drapeau confédéré appartient au musée".
Mitt Romney, ancien candidat républicain à la Maison Blanche, a tweeté: "Descendez le drapeau confédéré du parlement de Caroline du Sud. Pour beaucoup, c'est un symbole de la haine raciale. Retirez-le maintenant, en hommage aux victimes de #Charleston."
"Bonne remarque, Mitt", lui a répondu M. Obama sur Twitter.
Vendredi soir, M. Obama a aussi accusé le Congrès de ne pas avoir légiféré plus sévèrement sur les armes à feu. "Nous ne savons pas si cela aurait évité Charleston, mais il y aurait quelques Américains de plus avec nous".
"Voilà les statistiques: par rapport à la population, nous nous entretuons avec des armes à feu 297 fois plus qu'au Japon, 49 fois plus qu'en France, 33 fois plus qu'en Israël", a tweeté le président Obama.
Hillary Clinton, candidate démocrate à la Maison Blanche, a elle aussi réclamé une réforme de la législation sur les armes.
- "Je n'ai pas le choix" -
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