"La poupée qui fait non", "Love me please, love me" ou "Goodbye Marilou": le Musée des musiques populaires (MuPop) de Montluçon (Allier) consacre jusqu'à fin décembre une rétrospective à Michel Polnareff et à ses tubes immortels, que la star viendra inaugurer en personne samedi.
Le chanteur aux célèbres lunettes blanches fera ainsi sa première apparition publique en France depuis 2007, devant plus d'une dizaine de médias nationaux et plusieurs milliers de fans venus en autocars spécialement affrétés pour l'occasion.
La ville de Montluçon, où l'interprète d'"On ira tous au paradis" a passé une partie de son service militaire - dont six mois au "trou" -, lui dédiera également une place à son nom.
"Michel Polnareff, c'est vraiment l'archétype de la pop star française. Il reste deux énormes vedettes en France: Johnny Hallyday et lui", assure le commissaire de l'exposition, Eric Bourgougnon.
Costumes de scènes en lamé argenté ou simili cuir noir rehaussé de bordures de perles, pochettes de disques, partitions originales et instruments de musique sur 400 mètres carrés, cette "Polnaexpo" offre au regard du visiteur près de 150 pièces provenant des archives personnelles de l'artiste ou de son entourage.
"Polnareff est assez inclassable. Il débarque à l'époque des yé-yé avec son style à lui, qui est un métissage entre de sa grande culture musicale classique et l'influences de la pop anglaise et américaine qu'il découvre lors de voyages linguistiques", souligne le conservateur du MuPop.
Parmi ses objets fétiches figurent notamment ses quatre paires de lunettes aux verres fumés - deux noires et deux blanches - derrière lesquelles il s'est construit un personnage, maintes fois parodié, avec ses cheveux blonds peroxydés.
- Un virtuose du piano -
Anticonformiste, l'artiste aime provoquer. Son titre "L'amour avec toi" (1966) choque la France d'avant 68 et se retrouve interdit à la diffusion avant 22H00. A contre-courant de la mode de l'époque, il compose "Le bal des Laze" (1968), mêlant l'orgue à la basse, qui sera un succès.
Mais c'est avec son affiche "PolnaRévolution" sur laquelle il montre ses fesses que naît le scandale, comme le rappelle un micro-trottoir filmé dans les rues de Paris en octobre 1972.
"L'affiche lui vaudra un condamnation mais ce fut un beau coup de pub pour ses concerts à l'Olympia", souligne Eric Bourgougnon.
L'homme est aussi excentrique: il achète une moto Harley Davidson (exposée pour l'occasion) identique de celle d'Elvis Presley, qu'il conduit dans son salon.
Largement consacrée à la période 1966-1973, "la plus talentueuse et prolifique", cette rétrospective retrace également la suite de sa carrière aux Etats-Unis, où il s'est exilé après avoir été escroqué par son homme de confiance.
"C'est l'époque de "Lettre à France", puis de l'album "Kâmâ Sutrâ", aux sons plus américains, plus électroniques", continue Eric Bourgougnon, qui a rencontré l'artiste pour finaliser le projet.
Ce "virtuose du piano", capable de mêler à ses compositions pop des partitions de Mozart, Chopin ou Debussy, composa également des musiques de films, illustrés par d'innombrables affiches, comme celles de La folie des grandeurs" (1971), la Vengeance du Serpent à plumes"(1984) de Gérard Oury ou de "Ca n'arrive qu'aux autres"(1971) de Nadine Trintignant.
En attendant son nouvel album prévu en 2015, les inconditionnels de l'artiste pourront également revoir dans une boîte noire baptisée "PolnaLive" plus de quarante minutes de ses concerts mythiques, de 1967 à 2007, date de ses derniers spectacles à Paris Bercy et à la Tour Eiffel.
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