L'équipe de France s'attend encore à souffrir offensivement contre la Turquie, une équipe qui s'est souvent mise en travers de sa route ces dernières années, au deuxième tour de l'Euro-2015 dames de basket, vendredi (20h30) à Debrecen (Hongrie).
"On a encore dans la bouche le goût amer de l'année dernière", raconte la pivot Helena Ciak. Au Mondial, disputé en Turquie, la France avait perdu le premier match face au pays hôte (48-50).
Ce revers avait conditionné toute la suite de la compétition pour les Bleues, en les précipitant sur la route des invincibles Américaines en quarts de finale, un obstacle qu'elles n'avaient pas pu surmonter.
Les Turques avaient déjà joué un mauvais tour à la France (68-62) en demi-finale de l'Euro-2011 en Pologne, où les Bleues avaient fini par décrocher le bronze.
Les Françaises avaient tout de même pris leur revanche (57-49) deux ans plus tard à Orchies (Nord), à nouveau en demi-finale, dans un Euro dont elles avaient pris la médaille d'argent.
La France, qui serait assurée de finir dans les deux premiers du groupe E en cas de victoire, se prépare donc à un nouvel affrontement âpre, où les défenses devraient encore prendre le pas sur les attaques.
Elle a eu un premier aperçu de ce qui l'attend mercredi face à la Grèce (51-42), qui avec des moyens offensifs très limités a réussi à la faire déjouer, grâce à sa ténacité en défense.
Assez maladroites de loin, les Bleues ont buté sur la défense de zone de Grecques truqueuses, qui ont parfaitement neutralisé à l'intérieur Sandrine Gruda.
Ce match a exposé à la fois les lacunes françaises dans le tir extérieur et le manque d'impact au poste de pivot, sur lequel Isabelle Yacoubou, Ana Maria Cata-Chitiga et Ciak ont cumulé un piètre 3 points et 9 rebonds.
- 'On a besoin de tout le monde ' -
"Elles doivent nous apporter plus. On commence à être pas trop mal calé défensivement. Mais elles doivent être plus performantes sous le cercle", convient Valérie Garnier.
"On en a besoin, parce que ça permettrait à Sandrine d'avoir plus de libertés un peu plus éloignée du cercle. On manque de réalisme", ajoute l'entraîneur des Bleues.
"Il reste encore, j'espère, cinq matches, et on va avoir besoin de tout le monde. Pour l'instant, il y a en qui tiennent, mais qui peuvent être à un moment donné moins bien et on a besoin des autres."
La France risque encore de devoir se passer face aux Turques d'Endy Miyem, touchée à un mollet et qui ne devait pas s'entraîner jeudi. D'autres vont devoir élever leur niveau pour compenser.
Ciak, qui dispute sa deuxième compétition internationale après le Mondial, reconnaît qu'elle n'est pas encore tout au niveau attendu. "J'ai l'impression que je manque de confiance", confie-t-elle.
"J'ai été très impressionnée par le niveau. Pour moi, il est même supérieur à l'Euroligue. Mon rôle, c'est de défendre et de prendre des rebonds. Mais c'est vrai qu'en attaque, je n'ose pas prendre mes responsabilités. Je suis intimidée par le niveau. Mais ça va venir."
La pivot de Bourges a conscience que la Turquie va présenter le même genre de défi pour l'attaque française que la Grèce, mais qu'elle a aussi beaucoup plus d'atouts offensifs à faire valoir avec Nevriye Yilmaz et Lara Sanders.
"C'est sûr qu'il ne va pas falloir refaire les mêmes erreurs", admet-elle. "Il faut qu'on soit plus sereines, plus lucides, qu'on prenne plus de temps, qu'on ne panique pas. On va avoir le même style (de défense). C'est à nous de gérer ça, de ne pas avoir peur."
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