Le Parti populaire danois (anti-immigration) a réalisé jeudi un excellent score aux élections législatives, et son soutien aux autres formations de droite, avec lesquelles il est dans l'opposition, devrait leur permettre de revenir aux affaires au Danemark, d'après les projections de la télévision publique DR.
Cette formation pourrait même dépasser le parti Venstre, traditionnel leader du bloc de droite.
Après que plus de 75% des bulletins avaient été dépouillés, le bloc de droite (Venstre, Parti populaire danois -DF-, Alliance libérale et conservateurs) menait avait 91 sièges contre 84 au bloc de gauche, actuellement au pouvoir. Le DF obtiendrait 38 sièges, soit 16 de plus qu'en 2011, et Venstre 35, soit 12 de moins.
Les sociaux-démocrates de la Première ministre sortante Helle Thorning-Schmidt, auraient 47 sièges, trois de plus qu'il y a quatre ans.
Le chef de Venstre, Lars Lokke Rasmussen, a été Premier ministre entre 2009 et 2011. Il avait gouverné avec le soutien au Parlement du DF, qui restait évasif jeudi quant à une éventuelle entrée au gouvernement.
"Nous n'avons pas peur d'entrer au gouvernement, si c'est par là que nous obtenons la plus grande influence politique", a expliqué son président, Kristian Thulesen Dahl à l'agence de presse danoise Ritzau, soulignant qu'aucune décision n'avait été prise.
A son arrivée à la soirée électorale, il était manifestement ému. "Nous sommes un parti que ce pays doit prendre au sérieux", s'est-il félicité.
"C'est une fête pour la démocratie", a-t-il jugé après avoir partiellement chanté avec d'autres militants "You'll never walk alone", l'hymne de l'équipe de football anglaise Liverpool dont il est un ardent supporter.
Les projections ne tenaient pas compte des quatre sièges attribués aux territoires autonomes du Groenland et des îles Féroé, où des bureaux sont encore ouverts en raison du décalage horaire.
- Économie et immigration au coeur de la campagne -
La campagne a été dominée par les questions économiques et migratoires.
Le bloc de droite avait annoncé un ensemble de mesures visant à diminuer l'attractivité du Danemark pour les demandeurs d'asile, dont une baisse des allocations pour les nouveaux arrivants et l'attribution d'un permis de séjour permanent exclusivement à ceux qui ont un emploi et parlent danois.
La gauche au pouvoir a réussi au cours des dernières semaines une remontée spectaculaire dans les sondages, surfant sur la reprise économique.
"C'est une élection incroyablement importante pour le Danemark", avait affirmé Mme Thorning-Schmidt, 48 ans, avant d'entrer dans l'isoloir. Les Danois "savent ce qu'ils ont avec moi. Ils ont une économie sûre et une bonne protection sociale", avait-elle ajouté.
La bonne santé économique du pays, avec des prévisions de croissance relevées de 1,4% à 1,7% pour 2015, lui a permis de gagner près de sept points dans les sondages en quelques jours, compromettant ainsi la facile victoire promise à l'opposition, conduite par M. Rasmussen.
Agé de 51 ans, il revendique la paternité de la relance, et accuse sa rivale, qui a mis en oeuvre un programme d'inspiration libérale avec réductions d'impôts à la clé, de la lui avoir confisquée.
"Dans les faits, c'est seulement parce que Lars Lokke Rasmussen est encore plus impopulaire qu'elle n'est populaire. Dans l'absolu, elle n'est pas populaire", souligne pour l'AFP Rune Stubager, professeur de sciences politiques à l'université d'Aarhus (centre).
Sur le plan social, les deux blocs ont affiché leurs divergences pendant la campagne. Venstre veut plafonner les dépenses sociales, tandis que Mme Thorning-Schmidt insiste sur l'importance d'"une société solidaire".
Les Danois élisent les 179 députés du Folketing, le Parlement monocaméral.
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