Manuel Valls a défendu jeudi l'usage de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi Macron, un "symbole" qui ancre "définitivement" la France dans la réforme.
Dans son discours de réponse à la motion de censure déposée par la droite, le Premier ministre s'en est vivement pris à l'intention des députés du Front de gauche de voter la motion de censure avec la droite, interpellant à plusieurs reprises leur chef de file André Chassaigne (Puy-de-Dôme).
Manuel Valls a accusé les élus communistes de se "tromper de camp", et d'être par leur choix "du côté des conservateurs". "Quelle est votre cohérence dans cette alliance improbable?" a-t-il lancé, défendant "une loi de gauche et de progrès".
Avec le projet de loi sur la croissance et l'activité, "la France s'inscrit pleinement, définitivement dans la réforme", a plaidé le Premier ministre, interpellé à de nombreuses reprises par des députés de droite lors de son intervention.
"Au fond, réfléchissons un peu, si cette loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques concentre les crispations, les invectives, mais aussi les attentes et les espoirs, c?est parce qu?elle est devenue un symbole", a-t-il fait valoir.
"Non pas le symbole d?un +passage en force+, monsieur le président Jacob!", a-t-il lancé à l'adresse du patron des députés UMP. "Mais le symbole du passage à l?action, le symbole du mouvement", a-t-il ajouté.
"Il n'y a pas de majorité pour l'immobilisme, pour le statu quo. Pas de majorité pour le retour en arrière", mais "une majorité pour la réforme", a encore plaidé le Premier ministre.
- 'Larmes de crocodiles' -
"Certains versent des larmes de crocodile sur l?utilisation du 49.3 au nom même du débat soi-disant constructif alors qu?ils voulaient simplement s?opposer parce qu?ils ne savent faire que ça", a-t-il grincé.
"Certains disent qu?elle s?éparpille ou vise trop large", a-t-il poursuivi à l'adresse notamment de Barbara Pompili, la co-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée, qui avait pris la parole quelques minutes auparavant. "Moi je dis, au contraire, qu?elle s?attaque largement, à tous les verrous, où qu?ils soient. Son principe même, c?est de se diffuser partout au coeur de notre économie, d?aller dénicher ici, d?extirper là, chacun des blocages, et méthodiquement."
Manuel Valls a listé des mesures du projet de loi (assouplissement du permis de conduire, réforme des notaires et des huissiers, autocars, ouverture des magasins le dimanche, lutte contre les zones mal couvertes par la téléphonie mobile et internet) en lançant à chaque occasion: "C'est cela que vous voulez censurer? Alors, dites-le aux Français!"
"Le message que vous envoyez aujourd'hui, avec cette motion de censure, les Français ne le comprennent pas", a-t-il affirmé.
La motion de censure, selon M. Valls, "n'est qu'une posture. Une de ces postures politiciennes que nos concitoyens ne veulent plus", a-t-il dit dans un hémicycle aux bancs très dégarnis.
Malgré la décision du Front de gauche, le vote de la motion de censure, au terme d'interventions de tous les dirigeants de groupe à l'Assemblée et du Premier ministre, est sans risque pour Manuel Valls, qui a utilisé mardi une deuxième fois le recours au 49-3 pour faire passer le projet de loi Macron.
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