L'Assemblée a commencé à débattre jeudi à 16H00 d'une motion de censure de la droite contre le gouvernement, après le recours au 49-3 pour faire passer une nouvelle fois le projet de loi Macron, mais le vote est sans risque pour Manuel Valls.
Le chef de file des Républicains Christian Jacob, dont le groupe a déposé avec l'UDI la motion de censure, est monté le premier à la tribune devant un hémicycle aux quatre cinquièmes vide.
Cet absentéisme s'explique par plusieurs raisons: les socialistes n'ont pas besoin d'être présents, car comptent seules les voix favorables à la motion de censure, beaucoup d'élus sont restés dans leurs circonscriptions pour les cérémonies du 18 juin, et rien d'autre n'est prévu à l'ordre du jour en cette fin de semaine.
Après M. Jacob se succéderont les autres responsables des groupes politiques puis le Premier ministre, avant le vote dont le résultat sera connu vers 18H30.
M. Jacob a accusé Manuel Valls d'avoir "violé la Constitution" par un "recours abusif au 49.3" avant même le début des débats mardi.
"Vous avez engagé votre responsabilité sur un texte qui n?a jamais été présenté dans l?hémicycle, dont les amendements n?ont pas été débattus en commission et il s?agit pour certains d?entre eux d?amendements de fond qui changent complètement la nature du texte", lui a-t-il lancé.
M. Jacob faisait allusion aux amendements joints mardi à la dernière minute par le gouvernement au projet de loi, comme celui assouplissant la communication sur certains alcools dans le cadre de la loi Evin.
En vertu de l'article 49-3 de la Constitution, le projet de loi "pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques" sera considéré comme adopté en nouvelle lecture sauf si la motion de censure était votée, ce qui entraînerait la chute du gouvernement.
Le texte repartira ensuite une dernière fois au Sénat à partir du 29 juin avant une adoption définitive à l'Assemblée "avant le 14 juillet", selon les v?ux de François Hollande.
L'adoption de cette motion de censure est exclue car la droite est loin d'atteindre la majorité absolue de l'Assemblée (289 voix), même avec le renfort d'au moins neuf des dix députés Front de gauche, qui voient dans ce vote "le seul moyen" de s'"opposer au texte".
Le groupe du FG a échoué une nouvelle fois, comme en février, à réunir les 58 signatures nécessaires pour déposer sa propre motion de censure "de gauche".
- L'UDI pas unanime -
Pour leur part, en dépit de leur opposition au projet de loi Macron et de leur colère contre le "passage en force" de Manuel Valls, la quasi-totalité des écologistes et "frondeurs" PS ont exclu de voter la censure.
Aux yeux de M. Macron, "il y a un conservatisme de gauche qui existe, qui ne veut pas la réforme". Et certains "n'existent que par leur opposition à cette loi", a-t-il dit mercredi soir.
En février, lors de la première lecture, la motion avait recueilli 234 voix.
Cinq des 30 élus UDI, dont le député-maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin, ont annoncé que comme en février, ils ne voteront pas la motion de censure, approuvant certaines dispositions de la loi Macron tout en étant opposés au gouvernement.
Et le député Les Républicains Frédéric Lefebvre votera la censure tout en déplorant la "mauvaise stratégie de l'opposition" sur la loi Macron qui "l'empêche de peser" sur son contenu, qu'il approuve en partie.
Par ce recours au 49-3 avant même le début des débats, Manuel Valls a aussi fait tiquer ses alliés les plus fidèles.
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