Au moins 31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées mercredi à Sanaa dans cinq attentats simultanés contre des mosquées chiites et la maison d'un responsable de la rébellion qui contrôle la capitale yéménite, selon des responsables.
Deux voitures piégées ont visé des mosquées et une troisième la maison du chef du bureau politique de la rébellion chiite Houthie, Saleh al-Sammad. Deux autres engins ont explosé devant deux autres mosquées à l'heure de la prière du soir, ont indiqué des témoins et des sources de sécurité.
L'une des mosquées touchées, Al-Hachouch, était l'une des deux mosquées visées en mars par un attentat revendiqué par le groupe ultraradical sunnite Etat islamique (EI). Cet attentat suicide avec deux autres attaques contre des mosquées avaient alors fait 142 morts.
Les autres mosquées visées mercredi sont celles d'Al-Kibissi, d'Al-Tayssir et d'Al-Qouba al-Khadra.
Des témoins ont indiqué à l'AFP que les bombes avaient été placées à l'entrée des mosquées et avaient explosé au moment où les fidèles entraient pour la prière.
Selon des sources médicales, 31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par les attentats, perpétrés à la veille du premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré des musulmans.
Les attaques, qui n'ont pas été revendiquées, interviennent aussi alors que des pourparlers indirects sont en cours à Genève entre rebelles Houthis, qui se sont emparés de Sanaa en janvier 2014, et le gouvernement yéménite exilé en Arabie saoudite.
Les combats au Yémen, où une coalition menée par l'Arabie saoudite frappe depuis le 26 mars les positions rebelles, ont fait depuis fin mars plus de 2.600 morts selon l'ONU.
Les raids aériens n'ont pas pu enrayer la progression des rebelles qui, outre Sanaa, contrôlent la plus grande partie d'Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d'autres provinces.
La situation humanitaire est, elle, catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Les attentats de mercredi surviennent au lendemain de l'annoncé de la mort du chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser al-Wahishi, tué la semaine dernière dans une attaque de drone américain au Yémen.
Aqpa, un groupe extrémiste sunnite bien implanté au Yémen, est viscéralement opposé aux chiites qu'il considère comme des "hérétiques" et affirme être le fer de lance du combat contre l'expansion des rebelles Houthis au Yémen.
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