Le cerveau présumé de l'attentat de la rue des Rosiers, qui avait fait 6 morts en 1982 à Paris, a été interpellé en Jordanie le 1er juin, puis remis en liberté sous caution en attendant une décision quant à son éventuelle extradition.
Zouhair Mouhamad Hassan Khalid al-Abassi, alias "Amjad Atta", 62 ans, fait partie des trois suspects visés par un mandat d'arrêt international délivré fin février par le juge Marc Trévidic, plus de 32 ans après les faits.
Il est soupçonné d'avoir supervisé l'attaque.
Le processus de demande d'extradition le concernant est en cours, a indiqué une source judiciaire à Paris.
Dans l'attente de l'examen de cette demande, le tribunal compétent d'Amman a ordonné sa remise en liberté sous caution, mais lui a interdit de voyager, a indiqué à l'AFP un responsable sous couvert d'anonymat.
Les autres mandats d'arrêt concernent deux membres présumés du commando, Mahmoud Khader Abed Adra, alias "Hicham Harb", 59 ans, qui vit aujourd'hui à Ramallah en Cisjordanie, et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias "Souhail Othman", 56 ans, qui vit en Norvège.
Le 9 août 1982 à la mi-journée, une grenade avait été jetée dans le restaurant de Jo Goldenberg, situé dans le quartier juif du Marais, dans le centre de Paris.
L'engin avait explosé au milieu d'une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu.
Composé de trois à cinq hommes armés, selon une source proche du dossier, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs WZ-63, de fabrication polonaise.
Bilan de cette attaque de trois minutes: six morts et 22 blessés. Une opération attribuée à un groupe palestinien dissident de l'OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, décédé en 2002 dans des circonstances mystérieuses.
M. al-Abassi est considéré comme le numéro 3 du "comité des opérations spéciales" du Fatah-CR, un comité dirigé par Abou Nizar, le bras droit d'Abou Nidal.
- 'Quelqu'un sera présent dans le box' -
Conseil de Manuel Hezkia, fils d'André Hezkia, victime de l'attentat, Me Martine Bouccara a exprimé sa satisfaction à la nouvelle de cette interpellation.
"Cette nouvelle avancée judiciaire ne peut que réjouir les parties civiles car elle nous rapproche enfin concrètement d'un procès", a déclaré l'avocate.
"Cela veut dire que quelqu'un sera présent dans le box lors du procès", a commenté Me David Père, avocat de l'Association français des victimes de terrorisme (AFVT) et de proches de victimes, saluant une "avancée majeure".
"Mais cela souligne l'inaction des deux autres États dans lesquels résident les deux autres suspects, l'Autorité palestinienne et la Norvège", a-t-il ajouté.
Selon ses informations, la Norvège n'aurait pas répondu à ce jour à la demande adressée par la justice française. "Nous déplorons ce silence", a-t-il dit.
Interrogé par l'AFP début mars, le conseil de Walid Abdulrahman Abou Zayed, Ole-Martin Meland, avait indiqué que son client contestait son implication dans l'attentat et assurait qu'il "n'était pas là-bas" au moment des faits.
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