Les descendants des chefs des armées qui se sont battus à Waterloo il y a 200 ans ont scellé mercredi leur réconciliation sous les auspices du prince Charles d'Angleterre, sur les lieux mêmes où s'étaient déroulés des combats parmi les plus meurtriers de la bataille.
Le duc de Wellington, homonyme de son ancêtre britannique --le vainqueur de cette bataille historique--, le prince Nikolaus Blücher von Wahlstatt, descendant du maréchal prussien dont la détermination permit aux Alliés de finalement l'emporter, et le prince Charles Bonaparte ne s'étaient jamais rencontrés.
Leurs ancêtres avaient dirigé les armées française, anglaise et prussienne qui se sont affrontés le 18 juin 1815 dans la plaine de Waterloo, à 20 km de Bruxelles, lors d'une bataille qui a mis un coup d'arrêt définitif à l'expansion de l'empereur Napoléon en Europe.
Ils se sont chaleureusement serré la main lors d'une cérémonie commémorative organisée à la ferme-château de Hougoumont, l'un des lieux phares de la bataille, en présence du prince Charles d'Angleterre et de son épouse Camilla, de la princesse Astrid, soeur du roi des Belges Philippe, et de quelque 700 invités triés sur le volet.
"Ce n'est pas un jour triste pour notre famille. Je ne me suis pas battu ici, nous faisons partie de l'histoire et de la culture, et l'histoire et la culture n'ont rien de triste", a déclaré à la presse Charles Bonaparte.
Il a également trouvé "dommage" que le président François Hollande ne participe pas aux commémorations officielles de la bataille jeudi, où la France, comme l'Allemagne, seront représentés par leurs ambassadeurs.
"Il n'y a aucune de raison d'avoir honte de son histoire. Waterloo, c'est le début d'une légende, Napoléon est un personnage mondialement connu", a estimé le descendant du frère de l'Empereur, Jérôme Bonaparte.
- Plus de 2.000 tués -
La ferme d?Hougoumont, l'un des quatre postes avancés protégeant les lignes anglo-néerlandaises du duc de Wellington face à l'armée napoléonienne, a joué un rôle décisif dans l'issue de la bataille.
Dès la fin de la matinée du 18 juin 1815, 7.000 hommes du général Jérôme Bonaparte ont lancé des vagues d'assaut pour s'emparer de ce lieu stratégique.
Mais les Anglais et leurs alliés ont tenu bon, au prix d'immenses efforts tout au long de la journée pour défendre la ferme et ses alentours. Entre 2.000 et 2.500 hommes sont morts dans ce terrible combat, selon les historiens.
"Le succès de la bataille s'est joué sur la fermeture des portes à Hougoumont", avait coutume de dire le duc de Wellington, le chef des armés alliées.
Dans l'après-midi, une dizaine d'hommes des Coldstream Guards avaient en effet réussi à refermer la porte nord de la bâtisse qu'une trentaine de Français avaient forcée.
L'exploit est toujours célébré au Royaume-Uni, en particulier par les membres de ce régiment du nord de l'Angleterre, dont 10 hommes ont rouvert mercredi symboliquement la porte de la ferme, vêtus des uniformes rouges de l'époque.
Durant cette cérémonie, le prince Charles d'Angleterre et les trois descendants ont inauguré un monument en hommage à l'armée britannique, représentant en taille réelle deux soldats tentant de fermer la porte nord.
La ferme, pratiquement détruite le soir de la bataille et abandonnée depuis des années, a été rénovée à l'occasion du bicentenaire. Dernier témoin authentique des combats, elle doit devenir un lieu de mémoire pour les belligérants de toutes les nations qui ont succombé à Waterloo.
La célébration officielle de la bataille, qui a fait au total plus de 10.000 tués et 35.000 blessés, se déroulera jeudi à Waterloo en présence notamment des familles royales du Benelux et du prince Edward, duc de Kent, au nom de la famille royale britannique.
Jeudi soir, un grand spectacle sons et lumières, inspiré du poème "L'expiation" de Victor Hugo, doit être joué devant 60.000 spectateurs sur le site, avant deux jours de reconstitutions auxquelles participeront plus de 5.000 figurants en costumes, 360 chevaux et une centaine de canons.
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