L'utilisation par Manuel Valls du 49.3 pour faire adopter en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale le projet de loi Macron s'apparente à un nouveau passage en force pour la presse mercredi.
L'attaque la plus virulente vient de Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité. "Les vrais traîtres, ça ose tout ; c?est même souvent à ça qu'on les reconnaît", affirme-t-il, accusant l'exécutif qui "passe en force, viole l?opinion des députés pour la seconde fois sur un projet de loi encore un peu plus libéral et antisocial qu?après la première lecture".
"Rarement un pouvoir aura autant accumulé les passages en force, que ce soit au sein de sa majorité comme face aux Français", constate Raymond Couraud dans l'Alsace, estimant que "ce type de politique est un véritable aveu de blocage". Pour lui, "la politique menée par le couple de l?exécutif est désormais confrontée à une majorité du refus".
Pour Michel Urvoy de Ouest-France, ce passage en force illustre "la difficulté, dans un système politique bipartisan, qu?il y a à trouver ces majorités d?idées, de projets, dont rêve Manuel Valls".
Ce qui fait dire à Philippe Marcacci (L'Est Républicain) que le gouvernement "emploie la manière forte pour faire passer une majorité fracturée qui renâcle sous ses fourches caudines". "Le lénifiant congrès socialiste de Poitiers n?a mis la poussière sous le tapis que quelques jours", assure-t-il.
Un Manuel Valls taxé d?"éléphant lâché dans le magasin de porcelaine socialiste", par Bruno Dive dans Sud-Ouest, dont "l?opération séduction tentée au congrès de Poitiers aura été sans lendemains".
Un premier ministre qui "éprouve, à l?évidence, un certain plaisir", estime Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. "L?affaire provoque le tumulte à droite et sur sa gauche ? Tant mieux, il aime ça", note l'éditorialiste du quotidien conservateur.
Mais devant le spectacle donné à l'Assemblée nationale par les députés, Jean-Michel Servant du Midi Libre n'y va pas par quatre chemins : "on s?attend naturellement à ce que tous ces cocus du 49-3 fassent front commun pour se venger d?un tel affront", écrit-il. "Que nenni ! () La furie parlementaire est souvent de façade. Les députés aboient mais ne mordent plus depuis longtemps", ironise l'éditorialiste.
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