Le groupe américain Boeing a dominé la deuxième journée du salon du Bourget mardi avec une cascade de commandes pour son avion vedette, le moyen-courrier 737, tandis qu'Airbus a annoncé le lancement du successeur de son hélicoptère Super Puma.
Dès le début de la matinée, Boeing, distancé la veille par son rival européen, a fait mieux que rattraper son retard en officialisant une commande ferme de 100 appareils de nouvelle génération 737 MAX-8 par le loueur néerlandais AerCap, au prix catalogue de 10,7 milliards de dollars.
Il a poursuivi sur sa lancée avec 10 commandes fermes pour le 737 MAX en provenance d'un loueur japonais (1,06 milliard) et deux pour le 737 d'actuelle génération, venues de la compagnie indonésienne Sriwijaya Air (200 millions).
La firme de Seattle a en outre signé des commandes restant toutefois à concrétiser pour pas moins de 130 autres 737 MAX, modèle qui doit être mis en service à partir de 2017: 50 pour Korean Air, dont 20 en option, 30 pour la jeune compagnie chinoise low-cost Ruili, 30 pour un loueur chinois et encore 20 pour Sriwijaya.
Korean, qui a également annoncé son intention d'acquérir deux long-courriers 777-300ER (Extended Range), a toutefois fait aussi des heureux potentiels chez Airbus avec des lettres d'intention pour 50 monocouloirs A321neo, dont 20 en option.
Les commandes fermes d'Airbus atteignaient mardi en fin de journée quelque 15,3 milliards de dollars, légèrement moins que Boeing (16,7 milliards). Au total, près de 37 milliards de dollars de contrats ont été signés en deux jours.
Mardi, le groupe européen s'est contenté d'une commande ferme de trois A320 du loueur Peach Aviation, pour un peu moins de 300 millions de dollars. Il a en outre signé un protocole d'accord avec le Taïwanais Eva Air pour quatre long-courriers A330-300, à un montant catalogue de plus d'un milliard de dollars
L'événement est venu de sa filiale Airbus Helicopters, qui a dévoilé un nouveau concept d'hélicoptère "lourd", baptisé X6 et successeur désigné du Super Puma.
Les travaux de conception dureront deux ans, avant de finaliser le développement du futur appareil, a indiqué le patron d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury.
- Bombardier toujours bredouille -
Le X6 "visera d'abord le marché civil et parapublic", notamment le secteur pétrolier et gazier, ainsi que les opérations de recherche et de sauvetage, et entrera en service à partir de la prochaine décennie, a-t-il ajouté.
Chez les autres constructeurs, ATR a continué d'étoffer la liste de ses nouveaux clients, annonçant des signatures de contrats avec la compagnie philippine Cebu Pacific (16 fermes et 10 options) et la suédoise Braathens Aviation (5 fermes, 10 options).
Le fabricant franco-italien d'avions à turbopropulseurs avait annoncé dès lundi 81 nouvelles commandes, dont 46 fermes, d'une valeur totale de 1,98 milliard d'euros.
En revanche, le Canadien Bombardier, qui présente pour la première fois cette année sa nouvelle gamme CSeries, n'a toujours pas annoncé de nouvelle commande.
Avant le ballet quotidien des démonstrations de vols en début d'après-midi, le défilé des politiques a battu son plein au sol. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déjà présent à l'inauguration du salon lundi aux côtés du président de la République, François Hollande, est revenu visiter seul les stands des fleurons français de l'aéronautique et de la défense.
Après avoir rencontré le secrétaire d'Etat indien à la Défense, Inderjit Singh Rao, M. Le Drian a assuré que les négociations sur la vente de 36 avions de chasse Rafale à New Delhi évoluaient bien et aboutiraient d'ici "deux à trois mois".
Sa collègue de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, est également passée sur les stands d'Airbus, Thales et Safran, avant de s'arrêter sur "l'Avion des métiers", un événement organisé par les industriels du secteur pour attirer les jeunes vers les métiers de la filière, en particulier la production.
Les entreprises peinent en effet à recruter des ouvriers qualifiés pour tenir leurs cadences, alors que les carnets de commandes atteignent des niveaux records. Quelque 8.000 recrutements sont prévus cette année en France.
Le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est lui aussi rendu au salon, visitant notamment le pavillon Airbus.
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