La maire de Montauban, Brigitte Barèges (Les Républicains), a été placée mardi en garde à vue à Toulouse, dans une enquête pour détournement de fonds publics reliée à un emploi présumé fictif.
L'élue était entendue dans le cadre d'une enquête préliminaire confiée à la police judiciaire de Toulouse qui concerne "le financement par la municipalité de Montauban d'un emploi possiblement fictif d'un chargé de communication à la mairie", a précisé dans un communiqué le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau.
Mme Barèges a été placée en garde à vue pour "détournement de fonds publics, complicité et recel de ce délit, faux et usage", ainsi que son ancien directeur de cabinet, Stéphane Bensmaine, l'ex-chargé de communication et directeur de campagne, Jean-Paul Fourment, et Alain Paga, directeur du Petit Journal, quotidien proche de la mairie, a précisé le procureur.
L'enquête porte sur l'emploi fictif supposé qui aurait été attribué à M. Fourment, payé par la mairie pour écrire des articles favorables à Mme Barèges dans le Petit Journal.
Mme Barèges, qui récuse toute malversation, avait déjà été entendue dans ce dossier en mars 2014, de son plein gré. Elle avait à l'époque accusé des "dénonciations malveillantes et politiciennes".
L'enquête avait été ouverte début 2014 après la transmission à la justice d'un volumineux dossier par M. Fourment, qui avait été évincé de son poste à la mairie peu de temps avant, après avoir fait l'objet d'une procédure disciplinaire.
- Comptes de campagne refusés -
Embauché en septembre 2012, il a affirmé avoir eu pour tâche pendant des mois de rédiger des articles en faveur de Mme Barèges. M. Fourment travaillait chez lui, sans le moindre bureau à la mairie ni la moindre adresse électronique municipale, mais était rémunéré par la ville environ 3.000 euros brut par mois.
Les articles de M. Fourment visaient surtout à faire pièce au quotidien La Dépêche du Midi de Jean-Michel Baylet, le président du PRG, avec lequel Mme Barèges est en guerre, selon M. Fourment.
M. Fourment a aussi été fin 2013 et pendant quelques mois directeur de la campagne de Mme Barèges, avant d'être évincé. Il n'avait pas de contrat, assure-t-il.
Dans un dossier distinct mais qui concerne également le Petit Journal, le Conseil d'Etat avait annulé début mai la condamnation à un an d'inéligibilité de Brigitte Barèges, qui conserve ainsi son mandat.
L'instance avait reconnu que des fonds de la mairie avaient été utilisés pour assurer une promotion électorale déguisée de Mme Barèges, qui avait été confortablement réélue en mars 2014 au second tour des municipales, dépassant les 50% malgré une triangulaire.
"De nombreux articles, publiés entre septembre et décembre 2013" dans l'édition tarn-et-garonnaise du Petit journal, quotidien du Sud-Ouest, "ont valorisé l'action" de la candidate et "ont été payés par la commune de Montauban", soulignait le Conseil d'Etat.
Mais il avait estimé que ce manquement ne revêtait pas le caractère de "particulière gravité pour que le candidat soit déclaré inéligible". Le Conseil avait cependant rejeté les compte de campagne de l'élue.
Maire de la préfecture du Tarn-et-Garonne depuis 2001, Mme Barèges est également conseillère départementale, siège auquel elle a été élue aux élections de mars dernier.
Figure de la droite populaire, souvent attaquée pour des propos jugés homophobes ou racistes, elle avait alors réussi à faire détrôner Jean-Michel Baylet, patron du Parti radical de gauche, de la présidence de l'Assemblée départementale.
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