Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), mouvement qui a revendiqué l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier, aurait été tué par une frappe américaine au Yémen, selon des informations de presse non confirmées officiellement.
Quelques heures avant la reprise de négociations de paix à Genève, des responsables américains cités par le Washington Post ont affirmé que Nasser al-Wahishi avait été la cible d'une frappe de drone le 9 juin. "Nous cherchons à confirmer sa mort", a affirmé au quotidien un responsable du renseignement américain sous couvert d'anonymat.
Selon la chaîne CNN, qui fait référence à deux responsables de la sécurité nationale au Yémen sans les citer, Nasser al-Wahishi, considéré comme le numéro deux d'Al Qaïda, aurait été tué vendredi 12 juin dans la région d'Hadramout, à l'est d'Aden (sud).
Il avait été désigné en 2013 adjoint du chef du réseau Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
Un responsable yéménite local a de son côté déclaré à l'AFP que Wahishi a été probablement tué dans un raid à Mukalla, tenu par Al-Qaïda, dans le sud-est du Yémen, et que son corps se trouverait dans une morgue locale entouré de strictes normes de sécurités imposées par les militants.
Si sa mort était confirmée, elle représenterait un sérieux revers pour Al-Qaïda au Yémen -aussi appelé Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa)- qui est considéré par Washington comme la branche la plus dangereuse du mouvement islamiste.
Le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE rapportait de son côté lundi que des militants d'Aqpa diffusaient des messages sur internet évoquant la mort de Wahishi et son remplacement par le commandant militaire d'Aqpa, Qasim al-Rimi.
Aqpa est à l'origine de plusieurs tentatives d'attentats aux Etats-Unis et ailleurs, dont une tentative d'attaque contre un avion de ligne à Detroit (nord) en 2009.
Les frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque meurtrière contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 janvier dernier à Paris, avaient ainsi dit agir au nom d'Aqpa.
Les Etats-Unis avaient annoncé en octobre 2014 offrir 45 millions de dollars de récompense pour la capture de huit des dirigeants du groupe, dont son chef Nasser al-Wahishi.
Aqpa est née de la fusion en janvier 2009 des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda.
Le groupe extrémiste, surtout présent dans le sud et le sud-est du Yémen, a profité de l'affaiblissement du pouvoir central en 2011, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ex-président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer son emprise dans le pays.
Des membres d'Aqpa sont régulièrement tués par des tirs de drones au Yémen, vraisemblablement dans des raids menés par les Etats-Unis, qui sont le seul pays à disposer de ces aéronefs sans pilotes dans la région.
- "Pas très optimiste" -
Une délégation des rebelles yéménites, soutenus par l'Iran, était attendue mardi en Suisse pour des consultations avec des représentants du gouvernement en exil, sous l'égide de l'ONU, qui a appelé à une trêve humanitaire dans les combats.
Des consultations devaient démarrer lundi matin mais l'avion à bord duquel la délégation des rebelles du mouvement Ansarullah et de ses alliés avait quitté Sanaa dimanche soir a été immobilisé pendant près de 24 heures à Djibouti.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a cependant donné le coup d'envoi du processus en tenant une réunion lundi matin avec les représentants du gouvernement, en exil en Arabie Saoudite. Dans une déclaration à la presse, il a appelé à "observer une trêve humanitaire de deux semaines à l'occasion du Ramadan", le mois de jeûne musulman qui commence cette semaine.
Selon une source proche des rebelles, le Soudan et l'Egypte n'ont pas permis à l'avion de traverser leur espace aérien.
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