La balle est dans le camp des Grecs pour faire aboutir les négociations sur le renflouement d'Athènes, a estimé lundi le président de la BCE Mario Draghi, tout en détaillant les conditions posées par le FMI qui compliquent la donne.
"Tous les acteurs vont désormais devoir faire encore un effort, mais la balle est indiscutablement dans le camp du gouvernement grec pour prendre les mesures nécessaires", a affirmé M. Draghi devant des députés du Parlement européen à Bruxelles, appelant à conclure un accord "fort et global avec la Grèce" et ce "très rapidement".
La Banque centrale européenne est l'une des trois institutions, aux côtés du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne, avec lesquelles Athènes négocie pour obtenir un nouveau renflouement, en échange d'engagements de réformes, et pouvoir honorer dans les semaines qui viennent des remboursements. Le pays doit notamment près de 7 milliards d'euros cet été à la BCE, justement.
M. Draghi a expliqué que le FMI, qui doit "un gros morceau" des 7,2 milliards d'euros à verser à la Grèce dans le cadre d'un programme d'aide qui expire le 30 juin, mettait comme condition au déblocage de ces fonds non seulement un accord avec Athènes sur des réformes, mais aussi un engagement des Européens à continuer à soutenir financièrement le pays au-delà du 30 juin. La Grèce est sous perfusion financière de ses partenaires et du FMI depuis 2010.
"Le FMI dit qu'il ne pourra débloquer l'argent que s'il a assez d'assurances sur le financement d'un programme suivant, parce qu'il pense qu'il faudra plus de financement", a expliqué le banquier central. "Ce n'est pas facile, mais c'est essentiel", a-t-il dit.
Le gouvernement grec a souvent pointé du doigt ces dernières semaines des divergences entre les institutions, et dénoncé la position inflexible du FMI.
M. Draghi a par ailleurs assuré que a BCE continuerait à financer les banques grecques, par le biais de prêts d'urgence, "tant que les banques grecques sont solvables" et peuvent apporter suffisamment de garanties à ces prêts.
Or "à ce stade, les grandes banques grecques sont solvables et les collatéraux qu'elles apportent sont adéquats", a déclaré M. Draghi. Le terme "collatéraux" désigne les garanties que les banques apportent pour les prêts d'urgence qu'elles reçoivent, baptisés ELA.
En revanche, la BCE n'est pas prête à revoir un plafond d'émissions d'obligations à court terme qu'elle impose au gouvernement grec, et qui limite fortement la marge de manoeuvre financière d'Athènes, tant que les négociations avec les institutions n'ont pas abouti.
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