Une trentaine de personnes ont été interpellées lundi matin au cours d'une vaste opération policière visant un réseau de trafic de drogue dans la cité de La Castellane à Marseille, qui a aussi permis la saisie d'armes et de cannabis.
"Ce matin il y a une très grosse opération de démantèlement de filière à La Castellane parce que le trafic de drogue, c'est le début de tous les trafics, ce sont ces trafics qui gangrènent les quartiers", avait annoncé en début de matinée sur BFMTV et RMC le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, évoquant "plus d'une vingtaine d'interpellations".
L'opération, menée au petit matin dans une cité du 16e arrondissement de la ville, dans les quartiers nord, a été menée par quelque 400 policiers, de la police judiciaire marseillaise, du Raid et des CRS. Elle est intervenue après "plusieurs mois d'enquête de la brigade des stupéfiants de la PJ de Marseille", a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
Au total, il a été procédé à l'interpellation "d'un peu plus d'une trentaine de personnes". Des armes de poing, des armes longues et "plusieurs kilos" de cannabis ont été saisis, a-t-on ajouté de même source.
"Ce sont ces trafics qui gangrènent les quartiers, ce sont ces trafics d'ailleurs qui alimentent les filières qui alimentent d'autres activités de nature à porter gravement atteinte à l'ordre public, je pense notamment aux activités terroristes. Il faut que l'on sache que j'ai donné instruction aux services pour que partout sur le territoire national, les trafics de drogue soient combattus et les réseaux démantelés", a ajouté M. Cazeneuve.
L'intervention policière, menée sur commission rogatoire d'un juge d'instruction, selon le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, visait au démantèlement d'un des réseaux de trafic de drogue de La Castellane, celui situé sur la Place du Mérou, a précisé cette même source proche du dossier.
- "Supermarché" de la drogue -
Il s'agit d'un des trois grands réseaux de cette vaste cité dans laquelle est né et a grandi Zinedine Zidane et qui est un des hauts lieux du trafic de stupéfiants à Marseille.
De nombreux membres du premier, celui dit de la Tour K, avaient été interpellés à la mi-2013 et 28 ont récemment été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour être jugés d'ici quelques mois.
Le deuxième, celui dit de La Jougarelle, avait été au centre de l'actualité lors d'une fusillade qui avait éclaté quelques heures avant une visite à Marseille de Manuel Valls, en février. Une soixantaine de coups de feu avaient alors été tirés aux fusils d'assaut Kalachnikov, visant plusieurs voitures de police. Le scénario privilégié par les enquêteurs était celui d'une opération menée par les têtes de réseau de La Jougarelle pour tenter de mettre la main sur le territoire des membres de la Tour K.
C'est à l'arrivée de plusieurs véhicules de police vers 10H00 que le commando de La Jougarelle - comprenant notamment des Kosovars recrutés dans un camp de réfugiés près de Munich - avait ouvert le feu. Cinquante sept étuis percutés avaient été ramassés, la fusillade n'avait fait aucun blessé mais des projectiles avaient atteint un véhicule de police.
Dans le cadre de ces faits et aussi d'enquêtes sur des règlements de comptes, huit personnes proches du réseau de La Jougarelle ont été écrouées depuis février-mars, a rappelé à l'AFP la même source proche du dossier.
La Castellane est décrite par les enquêteurs de la PJ comme le plus grand lieu de vente de cannabis de Marseille, un "supermarché" qui, selon le procureur Brice Robin, génèrerait un chiffre d'affaires quotidien de 40 à 50.000 euros.
A la mi-mai, une vaste opération policière contre le trafic de drogue a aussi permis l'interpellation de plus d'une vingtaine de personnes dans la cité des Lauriers, dans le 13e arrondissement.
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