Le 51e salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget ouvre ses portes lundi dans la banlieue de Paris avec derrière les traditionnelles présentations d'avions, un nouveau round du match Airbus-Boeing et un accent mis sur l'environnement alors que se négocie un accord universel sur le climat.
"Il y aura un nombre significatif de commandes commerciales Airbus et Boeing, reflet du bon dynamisme du marché", prédit Marwan Lahoud, le président du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (Gifas). Selon lui, cette édition de la biennale, du 15 au 21 juin, "s'annonce comme un bon cru".
Il y a deux ans, Airbus avait enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes, contre 38 milliards pour Boeing. L'édition 2013 avait totalisé 115 milliards d'euros de commandes pour l'ensemble de la filière aéronautique.
Cette année encore, les deux géants ont laissé entendre qu'ils attendaient de nombreuses commandes. "Je ne sais pas si ce sera celui de tous les records (?) mais ce sera un bon salon" avec "plusieurs centaines" de commandes, indique Fabrice Brégier, le patron d'Airbus.
"Nous avons beaucoup de choses dans les tuyaux, sur les moyen et long-courriers", a répondu Randy Tinseth, chef de la branche aviation commerciale de Boeing.
Le secteur est porté par la forte croissance du trafic aérien mondial, qui est passé de 100 millions de passagers en 1960 à un peu plus de 3 milliards en 2013.
Cette tendance de fond se confirme pour les 15 prochaines années, estime le cabinet Argon Consulting, spécialisé dans l'aérien, selon lequel le seuil des 6 milliards de passagers devrait être atteint en 2030.
Face à cette demande, "les avionneurs font évoluer leur stratégie industrielle et celle de leurs fournisseurs pour accroître les cadences de production tout en proposant des innovations" d'amélioration de leurs appareils, relève Argon Consulting.
Moins spectaculaire mais tout aussi réelle, la guerre commerciale entre constructeurs d'avions régionaux pourrait être ravivée par l'arrivée du dernier-né du canadien Bombardier, qui sera dévoilé au public au Bourget.
La biennale mettra par ailleurs l'accent sur l'environnement, alors que le site du Bourget accueillera en fin d'année une conférence internationale sur le climat.
Une exposition baptisée "Le ciel de demain" est organisée, et une réunion ministérielle du Conseil pour la recherche aéronautique civile (Corac) aura lieu le 18 juin autour de ce que fait la filière en faveur du climat.
- 315.000 visiteurs attendus -
L'aviation commerciale, qui se targue de représenter 2% des émissions de gaz à effet de serre, vise un bilan carbone neutre d'ici 2020 et une réduction de 50% des émissions de CO2 d'ici 2050, en particulier grâce aux biocarburants.
A ce titre, l'industrie va exposer des concepts comme l'avion tout électrique E-Fan d'Airbus ou le Green Taxiing.
Autre enjeu: l'emploi, au moment où l'industrie aéronautique peine à recruter dans certaines spécialités. Une exposition autour d'un "avion des métiers" présentant les différents étapes du processus de fabrication d'un aéronef, est organisée, avec pour objectif de susciter des vocations.
Quelque 315.000 visiteurs sont attendus cette année, dont 140.000 professionnels. Le salon sera placé sous haute sécurité alors que le niveau d'alerte antiterrorisme est à son plus haut niveau en France depuis les attentats de janvier.
Les organisateurs attendent 2.260 exposants, soit 5% de plus qu'en 2013, ce qui constituera un record. Près de la moitié sont étrangers et 47 pays seront représentés.
Parmi les vedettes cette année, l'Antonov 178 de fabrication ukrainienne ou le JF-17, un avion de chasse pakistanais, feront leur première internationale.
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