Les discussions qui se tenaient depuis samedi à Bruxelles entre la Grèce et ses créanciers ont pris fin dimanche sans accord, en raison de "divergences importantes" qui subsistent entre les deux parties, a indiqué un porte-parole de la Commission.
"Les propositions grecques restent incomplètes", a insisté cette source, affirmant que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, "reste convaincu" qu'une solution "peut être trouvée d'ici la fin du mois", date où la Grèce fait face à une importante échéance de remboursement au FMI qu'elle pourrait ne pas être en mesure d'honorer.
M. Juncker "a fait une dernière tentative ce week-end pour trouver, via ses proches collaborateurs et en liaison étroite avec des experts de la Commission, de la BCE et du FMI, une solution avec le Premier ministre" grec Alexis Tsipras.
"Bien que des progrès aient été enregistrés, les discussions ont échoué car il reste des divergences importantes entre les plans des autorités grecques et les exigences conjointes" des créanciers, a expliqué cette source.
Pour la Commission, les Grecs doivent réaliser "jusqu'à deux milliards d'euros" d'efforts budgétaires annuels supplémentaires pour obtenir l'aide financière dont ils ont cruellement besoin. "Sur cette base, de nouvelles discussions vont désormais avoir lieu à l'Eurogroupe", qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, a indiqué cette source. La prochaine réunion de ce cénacle est prévue jeudi à Luxembourg.
M. Juncker "reste convaincu qu'avec plus d'efforts de réformes côté grec et une volonté politique de tous les côtés, une solution peut encore être trouvée d'ici la fin du mois".
De son côté, une source gouvernementale grecque a affirmé dimanche soir à l'AFP que les réclamations des créanciers étaient "irrationnelles", et en a imputé la responsabilité au FMI, accusé d'avoir une position "intransigeante et dure". Contrairement à ce qui avait été annoncé, le principal négociateur du FMI pour la Grèce, Poul Thomsen, n'a pas participé aux discussions dimanche, selon une source proche des négociations.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, avait préparé le terrain dans une interview accordée plus tôt dans la journée à l'hebdomadaire Realnews. "Je ne serais pas surpris que le FMI insiste aujourd'hui sur des positions inacceptables qu'il sait bien que la Grèce ne peut pas accepter, ce qui serait une justification pour que l'institution quitte les négociations".
Juste avant que les discussions n'achoppent, une source gouvernementale grecque avait assuré à l'AFP qu'Athènes avait soumis aux institutions des propositions supplémentaires couvrant les exigences de financement des créanciers, tout en insistant sur le fait que le gouvernement grec "n'acceptera aucune baisse des salaires ou des retraites", ou d'augmentation de la TVA sur des produits de base comme l'électricité.
Les Grecs sont venus négocier "les mains dans les poches" avec "des engagements très faibles", a déploré la source proche des négociations. "Il y a un énorme déficit entre les attentes des institutions créancières et ce qu'ils offrent".
La Grèce est plus que jamais menacée de défaut de paiement, ce qui pourrait constituer une déflagration aux conséquences imprévisibles pour la zone euro tout entière. Athènes doit en effet rembourser le 30 juin 1,6 milliard d'euros de prêts du FMI, et risque fort de ne pouvoir honorer cette échéance sans le déblocage de 7,2 milliards d'euros, suspendu depuis l'été dernier à un accord avec les créanciers. "Ils n'ont plus rien", a résumé la source proche des négociations.
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