Après sa lourde défaite face à la Belgique (4-3), l'équipe de France n'a pas d'autres choix que de se ressaisir en Albanie, samedi à Elbasan en match amical, pour éviter de sombrer pour de bon dans le doute et la sinistrose à un an de l'Euro-2016.
Ce dernier rendez-vous de la saison, censé au départ n'être qu'un aimable déplacement chez une nation mineure du continent, a pris une tout autre dimension après la claque reçue dimanche au Stade de France. Cette contre-performance, survenue deux mois et demi après une sortie tout aussi inquiétante contre le Brésil de Neymar (3-1), a soudainement modifié le climat autour des Bleus.
Après les promesses de 2014, avec comme points d'orgue une place en quart de finale de Coupe du monde et des succès de prestige face à des cadors comme l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1), les sept buts encaissés en deux rencontres à la maison ont fait tâche et l'heure est désormais aux interrogations sur la capacité des troupes de Didier Deschamps à jouer les premiers rôles dans douze mois.
Même le président de l'UEFA Michel Platini y est allé de son petit commentaire sur l'état de forme de la sélection. "J'espère que Didier (Deschamps) va solidifier sa défense et puis ça ira mieux", a déclaré, taquin, l'ancien capitaine et numéro 10 des Tricolores, venu mercredi à Paris pour lancer le compte-à-rebours du prochain Euro, à un an de l'événement.
- Réaction d'urgence -
Une victoire n'effacera pas la désagréable impression laissée par les Français lors de ces deux revers. Battre l'Albanie, 3e du groupe I des qualifications, constitue le minimum syndical pour une formation qui ambitionne de soulever le trophée continental sur son sol dans un an. Mais il faudra surtout guetter la manière et l'implication des joueurs.
Les Bleus ne doivent pas oublier la belle résistance de ces mêmes adversaires en novembre à Rennes (1-1). Mais aucune excuse ne sera tolérée pour autant et ils feraient bien d'éteindre tout de suite l'incendie avant de se lancer dans un programme beaucoup plus corsé à la rentrée avec des déplacements-tests au Portugal et en Angleterre avant un voyage en mars 2016 aux Pays-Bas.
Le camouflet subi au SDF appelle une réaction d'urgence, mais Deschamps ne veut pas pour autant changer ses habitudes et opérera un très large renouvellement par rapport au onze aligné dimanche.
La défense, avec la reconstitution de la charnière fétiche Varane-Sakho et le retour de Patrice Evra à gauche, sera à surveiller particulièrement. C'est quasiment son arrière-garde-type que le sélectionneur va pouvoir étalonner, même s'il faudra se frotter à une opposition plus consistante pour juger le réel niveau de ce secteur, en très mauvaise posture ces dernières semaines.
- Pogba incertain -
Au milieu, Deschamps se faisait une joie de récupérer le prodige Paul Pogba mais il devra peut-être encore patienter puisque le milieu de la Juventus Turin, fiévreux, s'est contenté de courir avec un préparateur physique vendredi et n'a pas pris part aux exercices collectifs.
Celui que les plus grands clubs européens s'arrachent pourrait donc manquer un 4e match d'affilée avec l'équipe de France. Mauvaise nouvelle, tant le champion du monde U20 (en 2013) et meilleur jeune du Mondial-2014, blessé en mars puis retenu pour la finale de la Ligue des champions perdue samedi contre le FC Barcelone (3-1), a laissé un vide immense que personne n'a réussi à combler.
Une statistique permet d'évaluer son poids au sein de la sélection française. Depuis ses débuts avec les "A" en mars 2013, Pogba a séché 7 rencontres des Bleus et le bilan est sans appel: un seul succès contre le Danemark, le 29 mars (2-0).
Une incertitude plane également sur la présence de Nabil Fekir, lui aussi ménagé vendredi en raison de douleurs musculaires. Si le Lyonnais devait renoncer, Deschamps devrait de nouveau miser sur Olivier Giroud, remis de ses pépins au mollet gauche et qui aura une seconde chance après être passé à côté contre la Belgique, Alexandre Lacazette glissant alors sur le côté.
Les deux joueurs, en concurrence directe derrière l'intouchable Karim Benzema, devront ainsi faire cause commune. Eux, comme le reste des Bleus, ne doivent surtout pas négliger cet ultime devoir s'ils veulent partir en vacances l'esprit plus apaisé.
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