Le départ de la 83e édition des 24 Heures du Mans a été donné aux 55 voitures engagées, samedi à 15h00 précises, sous le soleil, par Bill Ford, président de la marque américaine du même nom, sous le regard de François Hollande.
Le descendant d'Henry Ford, désormais président du conseil d'administration de la marque à l'ovale bleu, a eu l'honneur de libérer le peloton emmené pendant le tour de chauffe par le détenteur du record de victoires aux 24 Heures, le Danois Tom Kristensen, qui a pris sa retraite sportive l'an dernier.
Ford reviendra au Mans en 2016, en catégorie GT.
La meute de prototypes et de GT, avec en pole position la Porsche 919 Hybrid N.18 du Suisse Neel Jani, s'est alors élancée vers la passerelle Dunlop, devant des tribunes combles et sous un ciel quasiment sans nuage. Puis l'Allemand Timo Bernhard dans la voiture-soeur, la Porsche N.17, est passé en tête du peloton, dès le début du premier tour de course.
Porsche, qui n'a plus gagné au Mans depuis 1998, mène toujours face à Audi au nombre de victoires dans la Sarthe, 16 à 13, mais la marque aux anneaux s'impose quasiment chaque année depuis l'an 2000, sauf de rares exceptions. Elle a engagé trois Audi R18 e-tron quattro dans cette 83e édition. Toyota sera l'autre candidat à la victoire finale.
- Plus de 250.000 spectateurs attendus -
C'est la première fois depuis Georges Pompidou en 1972 qu'un président français en exercice assiste au départ des 24 Heures. François Hollande a qualifié cette course "d'événement mondial" et souligné son rôle "stratégique" de "centre de recherches pour les technologies du futur".
M. Hollande a été sifflé et même hué par des spectateurs installés en tribune ou dans les loges privées, pendant qu'il remontait la ligne droite des stands, trois heures avant le départ. Il a assuré qu'il n'était pas en campagne électorale.
"Moi aussi, j'ai 24 heures à vivre tous les jours, donc j'essaie d'utiliser mon temps le mieux possible: pas pour mon plaisir, mais pour les Français", a affirmé le Président qui multiplie depuis plusieurs semaines les déplacements en France comme à l'étranger.
Plus de 250.000 spectateurs sont attendus ce week-end autour du mythique Circuit des 24 Heures, long de 13,629 km et dont la fameuse ligne droite des Hunaudières est utilisée, le reste de l'année, par les conducteurs de tous les jours.
"C'est une grande fierté de se dire qu'il y a ici les meilleurs pilotes mais aussi les meilleurs ingénieurs du monde", a souligné le Président français. "Quel que soit le vainqueur, il y aura de la technologie française" dans la voiture gagnante, a-t-il souligné, car Michelin fournit les pneus de tous les prototypes candidats à la victoire finale.
-'C'est aussi un laboratoire'-
Arrivé au circuit en fin de matinée, M. Hollande a rendu visite aux équipes Toyota, Alpine et Audi, accompagné des ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, originaire de la Sarthe.
M. Hollande était déjà venu au Mans, en spectateur, alors qu'il était encore étudiant: "Je m'en souviens très bien car j'étais venu en moto et ma moto avait très bien fonctionné", a-t-il confié à l'AFP. Il se souvient aussi du nom du vainqueur cette année-là: le Belge Jacky Ickx, six fois victorieux dans la Sarthe.
"Ce qui se prépare ici au 24 Heures, c'est la voiture de demain, ce sont des économies d'énergie, donc c'est très important", a aussi affirmé le Président Hollande, pour qui cette course "n'est pas simplement un moment de rassemblement pour les passionnés. C'est aussi un laboratoire."
"Grâce aux 24 Heures, il y a des améliorations apportées aux moteurs, au freinage, et une diminution de la consommation de carburant", a ajouté le chef de l'Etat.
Il souhaitait aussi, en venant au Mans, participer à la promotion "de l'industrie automobile française", notamment en s'arrêtant au stand de la marque Alpine, victorieuse des 24 Heures en 1978.
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