Une complice présumée des deux meurtriers évadés d'une prison de haute sécurité de l'Etat de New York a a plaidé non coupable lors de sa comparution vendredi après son arrestation, une semaine après le lancement d'une vaste chasse à l'homme toujours infructueuse.
Joyce Mitchell, une couturière de 51 ans employée dans cette prison, a été arrêtée pour avoir "fourni une aide matérielle" aux fugitifs David Sweat et Richard Matt, a annoncé la police de l'Etat de New York lors d'une conférence de presse.
Placée en détention provisoire, elle a été inculpée pour avoir "favorisé la contrebande en prison" et avoir "prêté assistance" aux deux détenus, a précisé le major Charles Guess à la presse. "C'est une grosse pièce du puzzle" de cette évasion. Les peines maximales pour ces chefs d'inculpation sont respectivement de sept et quatre ans de prison.
Menottes aux poignets et visiblement nerveuse, Joyce Mitchell a comparu tard vendredi lors de sa mise en accusation avec son avocat et a plaidé non coupable. Elle restera en détention au moins jusqu'à lundi.
Les deux prisonniers se sont évadés en perçant les murs de leurs cellules et en se frayant un passage dans un dédale de tunnels, des circonstances rocambolesques qui avaient immédiatement nourri des soupçons de complicité interne.
Ces soupçons s'étaient rapidement portés sur Joyce Mitchell qui, selon des médias, a apporté son aide aux deux voisins de cellule après être tombée amoureuse de David Sweat. Vendredi après-midi, la chaîne CNN rapportait qu'elle aurait en réalité entretenu une liaison avec les deux prisonniers.
Elle a été interrogée presque quotidiennement par la police et a coopéré avec les forces de l'ordre, avait expliqué plus tôt sur CNN le procureur du comté de Clinton, Andrew Wylie.
Selon lui, la quinquagénaire a "fourni de l'équipement ou des outils" aux fugitifs mais pas d'appareils électriques. Des sources policières citées par CNN ont évoqué des lames de scie à métaux, deux paires de lunettes avec torches et des forets.
Faisant référence à des informations lui ayant été fournies par le procureur Wylie, la chaîne a précisé que les enquêteurs s'intéressaient aussi au mari de Joyce Mitchell car "il était impliqué, ou () était au courant du projet d'évasion".
Le major Guess a précisé qu'au moment de la conférence de presse, Lyle Mitchell n'était pas placé en détention, ni inculpé. Il travaillait dans le même atelier de façonnage que sa femme et les deux fugitifs.
A ce stade, l'enquête n'a pas permis de découvrir comment les deux tueurs se sont procuré les appareils électriques leur ayant permis de découper les murs de leurs cellules et de grosses conduites en métal, réalisant l'une des rares évasions réussies depuis la construction de la prison en 1845.
- 'Nous venons vous chercher ' -
L'arrestation de Joyce Mitchell n'a pas occulté la traque des deux fugitifs, qui mobilise plus de 800 policiers locaux et fédéraux mais aussi des gardes forestiers déployés dans des bois bordant la prison et le long de l'autoroute 374, partiellement fermée.
Les recherches, appuyées par des hélicoptères et des chiens et qui se focalisent sur la petite ville de Plattsburgh, à 24 km à l'est de la prison de Dannemora, se poursuivent "maison par maison", a assuré Charles Guess.
"Nous venons vous chercher, et nous ne nous arrêterons pas avant de vous avoir capturés", a-t-il déclaré à l'intention des deux meurtriers, considérés comme extrêmement dangereux.
Le temps pluvieux et le relief vallonné compliquent les recherches, a-t-il expliqué, se réjouissant que ces conditions puissent gêner les deux hommes.
"S'ils n'ont pas fui la zone, ou trouvé refuge quelque part, on peut être sûr qu'ils sont transis de froid, mouillés et affamés et épuisés", a-t-il dit.
David Sweat, 35 ans, purgeait une peine à perpétuité pour le meurtre d'un shérif adjoint dans l'Etat de New York en 2002.
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