Quatre titans de l'industrie automobile, Audi et Porsche côté allemand, Toyota et Nissan côté japonais, vont prendre le départ de la 83e édition des 24 Heures du Mans, samedi à 15h00, pour la remporter avec des moyens divers et variés.
Devant 250.000 spectateurs, Porsche sera la grande favorite, parce que ses 919 Hybrid ont signé les trois meilleurs chronos en qualifications. La N.18 de Neel Jani partira en pole position, avec le Suisse au volant, "mais ce n'est pas important", a dit le pilote Porsche après la première "pole" d'un Suisse au Mans depuis le regretté Jo Siffert en 1968 dans une Porsche.
"L'important c'est la course", a ajouté Jani. Pendant 24 heures, il va partager le volant de sa 919 Hybrid avec le Français Romain Dumas, vainqueur en 2010 dans une Audi, et l'Allemand Marc Lieb. Avec un objectif bien précis évoqué vendredi par l'un de ses patrons, Fritz Hitzinger: "aller au bout des 24 heures, car 22 heures ça ne suffit pas".
L'an dernier, pour le grand retour de Porsche en catégorie LMP1, l'Australien Mark Webber menait le bal à deux heures de la fin, puis tout s'est arrêté. Et une Audi a gagné. Du coup, la marque aux anneaux est revenue au score: 13 victoires pour Ingolstadt, 16 pour les cousins de Stuttgart mais aucune depuis 1998.
C'est l'un des enjeux de cette édition 2015 et ce n'est pas neutre, au sein du groupe Volkswagen. Surtout quand chez Audi on insiste lourdement sur le fait que c'est "la voiture la plus efficace qui va gagner". Les troupes du Dr Wolfgang Ullrich font le coup chaque année, ou presque. Audi a déjà gagné avec une voiture moins rapide, donc on peut le croire sur parole.
Comme le fait remarquer un autre Suisse, Sébastien Buemi, champion du monde d'endurance et pilote Toyota, "il y a toujours une Audi qui passe entre les gouttes". La météo justement, c'est l'espoir numéro 1 de l'écurie japonaise, basée en Allemagne, qui n'aligne que deux protos.
- Toyota espère la pluie -
Les deux TS040 Hybrid sont aussi candidates à la victoire, avec un budget moins important, des moteurs un peu moins puissants, mais une fiabilité améliorée et un atout-maître, directement lié à la météo: "S'il pleut, nous serons devant eux (Audi et Porsche)", prévoit Buemi. "Notre châssis est très rapide sous la pluie", renchérit Stéphane Sarrazin, l'ancien pilote Peugeot.
Depuis ses deuxièmes places de 1992, derrière une Peugeot 905, et 1994, derrière une Porsche-Dauer, Toyota est obsédé par la victoire au Mans. Quant à l'Autrichien Alex Wurz, il a déjà gagné deux fois dans la Sarthe mais ça ne l'a pas calmé: "Le Mans capture votre vie, 365 jours par an. Quand je vais courir ou rouler en vélo, s'il se met à pleuvoir un peu, je me mets à réfléchir: et si j'étais au Mans, qu'est-ce que je ferais ? Quels pneus je mettrais ?".
Il y aura quatre colosses au départ, samedi à 15h00, mais l'un d'eux aura des pieds d'argile, Nissan. Les hommes de Ben Bowlby ont mis la barre très haut, en jouant à fond sur "l'innovation qui excite", mais leur niveau de préparation est un peu juste. Surtout avec un très gros moteur à l'avant, un choix audacieux.
Reste que les GT-R Nismo ont beaucoup progressé depuis la Journée Test du 31 mai, que leur système hybride va être utilisé au minimum, pour éviter des soucis de fiabilité, et que la course va être longue, très longue. De quoi remonter sans arrêt au classement général, depuis le milieu de la grille de départ, à condition que la mécanique résiste. Pour continuer à préparer 2016.
Il y aura 55 voitures au départ dans quatre catégories, notamment la Gibson-Nissan du débutant français Gaëtan Paletou, en LMP2, et la Porsche de l'acteur américain Patrick Dempsey, en GTE-Am. Il y aura de la bagarre à tous les étages, jour et nuit. Le public est prêt à être captivé, autour des 13,629 km du tracé, par la course la plus dingue de l'année.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.