Le fabricant de câbles Nexans, dans le rouge depuis deux ans, taille à nouveau dans ses effectifs pour tenter de se redresser, avec l'annonce vendredi de la suppression d'environ 480 postes, dont près de la moitié en France.
Le directeur général Arnaud Poupart-Lafarge l'avait laissé entendre dès le mois de février lors de la publication des résultats annuels: le groupe envisageait des "mesures drastiques" pour réduire ses coûts de 100 millions d'euros, après avoir accumulé des pertes de 168 millions d'euros en 2014 et de 333 millions l'année précédente.
Quatre mois plus tard, Nexans a dévoilé une nouvelle vague de 478 suppressions de postes, d'une portée pratiquement identique à celle annoncée à l'automne 2013 qui portait sur 468 emplois.
Moins de deux ans après le lancement de ce premier plan, le second concerne à nouveau l'Europe et "plus particulièrement la France, la Norvège et l'Allemagne", a indiqué le groupe dans un communiqué. Il s'accompagnera parallèlement de la création de 46 postes, précise-t-il.
Nexans emploie près de 26.000 personnes dans le monde dont 2.900 en France.
Dans l'hexagone, les 224 suppressions prévues concernent "en grosse majorité les fonctions support" et la plupart des sites, a indiqué à l'AFP le délégué central de FO Dominique Sciot, à l'issue d'un comité central d'entreprise.
Selon le représentant syndical, la direction projette notamment la disparition de 70 postes au siège de Nexans France à Clichy (Hauts-de-Seine) et 38 postes à Lens (Pas-de-Calais) où la production industrielle sera également affectée, ainsi qu'à Fumay (Ardennes).
Seuls les sites de Mehun-sur-Yère (Cher) et Andrézieux (Loire) sont épargnés, selon le délégué FO. Des CE extraordinaires sont convoqués lundi prochain dans tous les sites concernés, précise-il.
Nexans "en remet une deuxième couche alors que le précédent plan n'est même pas terminé", "notre objectif sera de réduire le nombre de suppressions de postes" programmées, a commenté le délégué.
- Cascade de difficultés -
Pour justifier cette nouvelle vague de suppression de postes, Nexans explique que "les efforts déjà accomplis s'avèrent insuffisants pour soutenir durablement la compétitivité" du groupe.
Le fabricant de câbles affiche sa volonté de "minimiser" les conséquences "d'un point de vue social" de ce nouveau plan d'économies.
Ainsi promet-il d'"identifier les meilleures solutions de reclassement et d'accompagnement individualisé pour les collaborateurs susceptibles d'être concernés par ce projet".
"Des informations plus détaillées devraient être disponibles au courant du mois de juillet 2015, lors de la publication des résultats du 1er semestre", selon le communiqué. Le Comité central d'entreprise se réunira de nouveau les 1er et 2 juillet pour commencer à étudier le plan et les mesures d'accompagnement.
Le groupe a accumulé les mauvaises nouvelles ces dernières années. Après trois avertissements sur résultats en deux ans, dont le dernier en octobre, il a d'ailleurs décidé de ne plus publier d'objectifs chiffrés.
Il y a un an, une fronde d'actionnaires avait contraint Nexans à changer sa gouvernance, obtenant la dissociation des fonctions de président et de directeur général, alors que ces deux tâches étaient jusqu'alors assumées par le seul Frédéric Vincent.
Le précédent plan de restructuration chez Nexans prévoyait 468 suppressions de postes en Europe, dont plus de 200 en France, et autant de transferts. Il a notamment entraîné sur le site de Lyon l'arrêt de la production.
A la Bourse de Paris, les marchés ont plutôt bien accueilli cette nouvelle restructuration. Peu avant la clôture, 17H20 (15H20 GMT), l'action Nexans gagnait près de 0,6% à 36,25 euros dans un marché en repli de 1,44%.
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