C'est au gouvernement grec de rapprocher ses positions de celles des créanciers du pays ont clairement signifié les responsables de l'UE et du FMI à Athènes, qui vise désormais un accord la semaine prochaine sur le déblocage d'un financement vital à son économie.
"Les négociations vont reprendre, sur le plan technique d'abord, politique ensuite", a clarifié vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, après le froid jeté par le FMI jeudi et le retour à Washington de ses négociateurs qui se trouvaient à Bruxelles.
"Le FMI n'a pas avancé son départ () Ceux qui partent doivent toujours revenir", a rassuré M. Juncker interrogé sur la radio France Culture, se targuant également d'être "parmi les hommes politiques les plus populaires en Grèce".
La veille, le porte-parole du FMI, Gerry Rice, avait averti que "la balle était maintenant dans le camp grec", après les "différences majeures" constatées par l'institution de Washington entre la Grèce et ses créanciers sur les réformes et mesures budgétaires attendues d'Athènes.
Or, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a mis les points sur les i: un accord sans le FMI est "inimaginable", a-t-il martelé vendredi depuis La Haye.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et ses négociateurs ont également quitté Bruxelles après deux journées de tractations politiques en marge d'un sommet Union européenne-Amérique latine et Caraïbes.
A Athènes, Alexis Tsipras s'est offert un bain de foule tardif, jeudi, lors d'un concert célébrant la réouverture de la radiotélévision publique historique, ERT, deux ans jours pour jour après la fermeture de l'organisme décidé par le gouvernement précédent sur fond de course à l'austérité.
Sur place, il a réaffirmé viser un compromis qui ne soit pas "un simple accord mais une solution durable garantissant la cohésion sociale, le développement et une dette publique soutenable".
Pour cela, la Grèce mise désormais sur un arrangement de dernière minute lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro jeudi à Luxembourg.
- Intérêt commun à un accord -
Le pays peut difficilement se permettre de jouer la montre plus longtemps s'il veut que les procédures parlementaires nécessaires à la validation d'un accord dans certains pays de la zone euro, dont la Grèce, soient bouclées avant le 30 juin.
A cette date, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard de prêts du FMI et des doutes subsistent sur sa capacité financière à honorer cette échéance sans le déblocage des 7,2 milliards d'euros restant à verser dans le cadre du deuxième plan de sauvetage au pays, en cours depuis 2012, qui expire également le 30 juin.
Pour le ministre de la Défense, Panos Kammenos, c'est "le 18 juin ou jamais" que le feu vert des créanciers peut être donné.
"S'il n'y a pas de solution d'ici la fin du mois, nous ne paierons pas le FMI" car le pays n'en aura pas les moyens, a même averti le dirigeant du parti de droite souverainiste Grecs indépendants (ANEL), partenaire de gouvernement de la gauche Syriza.
"Il y aura un accord car une faillite n'est ni dans notre intérêt, ni dans celui des créanciers", a fait écho le ministre d'Etat, Alekos Flambouraris, un proche d'Alexis Tsipras, sur la chaîne publique ERT.
"Les prérequis techniques" de cet accord sont d'ailleurs en place, selon Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, qui a constaté "beaucoup de progrès" la semaine dernière dans les discussions.
Mais Bruxelles a le sentiment que le gouvernement grec souffle le chaud et le froid: "à chaque fois, la réalité encourageante des travaux techniques est en décalage avec des déclarations et postures politiques forcément plus dures", constate une source européenne proche des discussions qui a son avis sur la méthode Tsipras: "négocier au finish dans un sommet".
La religion du quotidien allemand Bild, connu pour son ton très anti-grec, est faite: les équipes de la chancelière, Angela Merkel, se préparent activement à une sortie de la Grèce de la zone euro, affirme-t-il vendredi, citant un "diplomate allemand haut placé": "Même la chancelière sait que le temps ne suffira plus" pour sauver la Grèce, avant le 30 juin.
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