La deuxième journée de grève contre la réforme du collège jeudi a été marquée par une mobilisation en baisse, avec 11,9% de grévistes dans les collèges publics selon le ministère, un tiers selon le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
La précédente grève, le 19 mai, avait été suivie par 27,6% des enseignants des collèges publics selon la rue de Grenelle, le double selon l'intersyndicale. Les textes qui concrétisent la réforme avaient été publiés au Journal officiel dès le lendemain, geste qui avait échaudé ses opposants.
Le Snalc, syndicat classé à droite, n'avait pas appelé à la grève ce jeudi, mais il demande aux professeurs de cesser le travail pendant les écrits et les corrections du brevet.
"J'entends les inquiétudes qui s'expriment et c'est pourquoi ma porte est toujours ouverte pour discuter des modalités d'application de cette réforme", a déclaré jeudi la ministre Najat Vallaud-Belkacem. "Il y a encore des malentendus, de la pédagogie à faire, des gages à apporter pour rassurer sur le fait qu'ils (les professeurs) pourront à la rentrée 2016 mettre en oeuvre cette réforme dans de bonnes conditions".
La réforme du collège a suscité de nombreuses polémiques depuis sa présentation en mars. La suppression d'une large partie des classes bilangues et des options latin et grec ont provoqué la colère des enseignants de lettres classiques et d'allemand, ainsi que de la droite.
Les syndicats anti-réforme, eux, s'émeuvent d'un accroissement de l'autonomie des établissements et de l'interdisciplinarité (croiser deux disciplines lors d'un même cours).
A Paris, une manifestation régionale a rassemblé plusieurs centaines de personnes, a constaté une journaliste de l'AFP.
"On savait que cette grève aurait des taux inférieurs à celle du 19 mai: période de conseils de classe, quatrième grève de l'année, ça commence à devenir un peu compliqué", a fait valoir Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du Snes-FSU, disant toutefois la détermination des enseignants, qui s'emploient à sensibiliser parents et élus.
"Nous ne souhaitons pas instrumentaliser les examens parce que nous souhaitons que nos élèves réussissent, mais si la ministre () se contente de donner quelques précisions sur les textes déjà publiés, on peut avoir des perturbations en fin d'année, y compris dans la période des examens, et une reprise" de la mobilisation à la rentrée", a-t-elle envisagé.
D'autres rassemblements ont eu lieu en province, avec 380 personnes à Toulouse selon la police, 500 selon les organisateurs.
Des participants ont expliqué la relative faible ampleur de la manifestation par un "découragement" de certains enseignants après la publication du décret. Des professeurs d'allemand ont contesté la suppression de la plupart des classes bilangues, "un moyen d'offrir à tous les jeunes qui le souhaitent une porte vers l'emploi car l'Allemagne est notre premier partenaire économique".
A Lyon, ils étaient plusieurs centaines, avec de nombreux professeurs d'allemand, dont une qui portait une bouée autour du cou "pour que les professeurs d'allemand ne se noient pas".
A Nantes, les manifestants étaient 250, dont 50 professeurs d'allemand. "75% des élèves apprennent l'allemand à partir de la sixième. Demain, ce sera à partir de la cinquième et on craint que les effectifs s'effondrent", explique Gisela Lefebvre, professeur en Vendée.
Entre 100 et 150 enseignants ont manifesté à Rennes.
La réforme compte aussi ses partisans: deux syndicats dits réformateurs (SE-Unsa et Sgen-CFDT, 20% aux élections professionnelles), l'enseignement privé catholique (20% des élèves en France) et la FCPE, première fédération des parents d'élèves.
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