Après Marie Heurtin, un drame sur une jeune fille sourde et muette isolée par son handicap dans la France du 19e, le réalisateur s’attèle à une comédie de société et de mœurs dans le prolongement de ses Emotifs anonymes où il donne à nouveau le premier rôle à Benoît Poelvoorde : «Avec ma compagne, l’idée germe en 2011 d’écrire ce film au sujet d’un homme riche qui pourrait tout s’offrir et qui rêve simplement d’une vie de famille. Il conclut un pacte fantaisiste avec une mère en galère et intègre cette famille pour trois mois. On imagine parfois qu’un réalisateur passe du drame à la comédie pour faire une pause. Ce n’est pas le cas. Je trouve qu’il est plus difficile d’écrire une comédie. Nous avons réécrit de nombreuses fois cette comédie : il faut doser précisément la gravité, le burlesque et la mélancolie et c’est aussi une question de rythme.»
Comme pour Les émotifs anonymes, Jean Pierre Améris s’inspire de sa propre histoire et de son hyperémotivité pour forger le personnage de Paul-André interprété par Poelvoorde : «Comme lui, je suis de nature très pessimiste, parfois angoissé quand le beau temps dure trop longtemps. Ce film m’a été inspiré par ma rencontre avec ma compagne il y a quelques années. Je suis le vieux maniaco-dépressif du film qui, à cinquante ans et sans enfant, commence à regretter de ne pas avoir fondé de famille, reconnaît le réalisateur. Benoît Poelvoorde est mon alter ego. Le rôle a été écrit pour lui. Il aime dire « je ne crois pas aux valeurs de la famille mais parfois elle me manque», je lui ai emprunté certains de ses défauts de vieux garçon comme sa maniaquerie mais pour interpréter son rôle il avoue m’imiter… c’est de bonne guerre!».
Le film est volontairement décalé : « J’imaginais un univers entre la Belle et la bête et Pretty Woman. Je ne voulais pas que cette comédie soit trop ancrée dans la réalité. Le personnage de mère de famille interprété par Virginie Efira a le style vestimentaire improbable d’Erin Brokovich et vit dans une maison de prolétaire américain alors que Poelvoorde réside dans une maison aseptisée aussi accueillante qu’un bunker. Virginie Efira s’est imposée au casting. Elle m’avait séduit pour ses talents burlesques dans "L’amour c’est mieux à deux" et "20 ans d’écart". J’aime son authenticité et son côté décalé. Ce n’est pas un hasard si mes deux principaux comédiens sont belges !».
Sortie le 19 août. L’Omnia à Rouen. Tarifs 4 à 8,5E. www.omnia-cinemas.com
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