Les recherches pour retrouver des touristes disparus en raison du mauvais temps sur le chemin de grande randonnées GR20 en Haute-Corse doivent reprendre jeudi matin.
Trois touristes sont morts, au moins deux ont été blessés et plusieurs autres pourraient avoir disparu mercredi sur le GR20, selon le bilan provisoire de l'un des plus graves accidents de montagne dans l'île.
Les recherches, notamment par les hélicoptères, se sont poursuivies jusqu'à la tombée de la nuit.
Les sauveteurs recherchent, selon M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, "plusieurs personnes signalées disparues () par des témoins ou des impliqués" et une enquête est conduite par les militaires du PGHM de Corse pour expliquer les circonstances de l'accident.
Une cinquantaine de secouristes dont des gendarmes du peloton de haute-montagne (PGHM) et des pompiers, notamment des spécialistes en escalade et haute-montagne (GRIMP), ont été engagés dans les opérations de secours et de recherches.
Cinq hélicoptères (trois Écureuils de la Sécurité civile de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, ainsi que des Alpes-maritimes et deux Pumas de l'Armée de l'air de la base 126 de Ventiseri-Solenzara, en Haute-Corse) et une vingtaine de véhicules terrestres ont été mis en oeuvre.
Un homme et une femme décédés étaient Français, ainsi qu'un blessé grave, un homme âgé de 30 ans, victime d'un traumatisme crânien et qui a été hospitalisé à Bastia dans le coma, de même qu'un autre blessé.
La nationalité du troisième mort n'a pas été précisée à ce stade, pas plus que celle du second blessé de ce groupe d'une dizaine de touristes français et belges.
Un bilan précédent avait fait état de sept blessés, mais deux seulement ont du être hospitalisés selon un communiqué de M.Cazeneuve.
Le drame s'est noué peu après 15H00 à plus de 1.500 mètres d'altitude sur l'un des passages les plus difficiles et dangereux du GR20, qui traverse toute la Corse par les plus hauts sommets, selon les services de secours.
Le centre des secours de Bastia (CODIS 2B) a reçu à 15H07 un appel de détresse du groupe des randonneurs s'exprimant en français. Ils se trouvaient alors près d'un cours d'eau en crue.
Ils ont été emportés par un glissement de terrain et des éboulements, conséquences de violents orages qui se sont abattus mercredi sur le massif du monte Cinto, point culminant de la Corse (2.706 mètres), au-dessus de la station de ski d'Asco. Ce glissement de terrain s'est produit dans le cirque de I Cascittoni (les grosses caisses), appelé aussi "cirque de la solitude", un canyon très technique à flanc de montagnes culminant à plus de 2.000 mètres.
"Nous les avons croisés une demi-heure plus tôt. Il faisait encore beau mais le brouillard s'installait au-dessus du cirque et on les a prévenus du risque. Ils nous ont dit +on verra bien+. L'orage a ensuite subitement éclaté et a duré deux heures", a déclaré un randonneuse, Annick Esquinasse, à France3 Corse.
Pour Patrick Guerrini, hôtelier à Asco, "l'orage était accompagné de rafales de vent violent, de pluie et de grêle et provoquant, comme toujours dans ce cas, des coulées de boues et des chutes de pierres".
De très importants moyens, coordonnés sur place par le sous-préfet de , Dominique Schuffenecker, ont rapidement été déployés avec un poste de commandement à Asco.
Les secouristes ont ramené les corps des trois morts et les blessés dans la vallée et lancé des recherches pour retrouver d'éventuels disparus.
Les corps des défunts ont été transportés à Corte (Haute-Corse) pour reposer dans une chapelle ardente installée dans la caserne Chabrières de l'Unité d'intervention de la Sécurité civile (UISC).
Le préfet de Haute-Corse, Alain Thirion, et le président du conseil départemental, François Orlandi se sont rendus à la base arrière des secours à l'UISC de Corte, au centre de l'île, proche des massifs montagneux du Nord.
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