Loin des arrangements un peu sages et scolaires qui caractérisent trop souvent les disques hommage, le groupe de rock bordelais a mis tout son coeur pour faire sien un répertoire éclectique, allant de la chanson néo-réaliste au punk en passant par la java ou le flamenco.
"Mano, il représentait l'insoumission, une poésie crue et lucide, une rage de vie incroyable", relève Laurent Kebous, guitariste et chanteur des Hurlements d'Léo, joint par l'AFP.
"Il a fait des tournées où il était passablement malade mais ce n'est pas ce qu'il donnait à voir, il nous offrait un sourire et une rage combattante", ajoute-t-il au sujet du chanteur atteint du sida qui est mort en janvier 2010 à 46 ans.
Ce double album (26 chansons) est la prolongation sur disque d'un spectacle que les Hurlements d'Léo défendent sur scène depuis un an.
Arrangées à la sauce "HDL", avec leurs guitares rock, leur accordéon, leurs cordes et leurs cuivres, les chansons ont en grande majorité été piochées dans les deux premiers albums de Mano Solo, "La marmaille nue" (1993) et "Les années sombres" (1995) ainsi que dans la parenthèse punk "Frères Misère" (1996) marquée par des brûlots sociaux et anti-FN.
- Des voix féminines -
"On a eu envie de célébrer le poète, mais aussi l'empêcheur de tourner en rond, le grain de sable dans le rouage", explique Laurent Kebous. Il rappelle "la conscience politique aiguisée" d'Emmanuel Cabut, vrai nom de Mano Solo, qui était le fils du caricaturiste Cabu tué dans l'attentat contre Charlie Hebdo, deux jours avant le début de l'enregistrement de ce disque.
Les "HDL" embarquent dans l'aventure nombre de représentants de la scène rock française, comme Debout sur le Zinc, les Ogres de Barback, les Naufragés, Zebda mais aussi leur "pote" Bertrand Cantat (dans un registre vocal inhabituel avec "Allez viens"), Romain Humeau (du groupe Eiffel) ou Nilda Fernandez ("Allô Paris").
Quelques voix féminines apportent aussi un nouveau éclairage aux complaintes de l'écorché Mano Solo: Mell ("Y'a maldonne"), Melismell ("La rouille") ou la poignante Francesca Solleville, 83 ans ("Le monde entier").
Si Mano Solo était connu pour son caractère bien trempé et parfois orageux, il se trouve avec cet album hommage une grande famille de fans.
Sur scène, les Hurlements d'Léo ont également le renfort de Napo Romero, guitariste aux côtés de Mano Solo à ses débuts. Ils ont confié la scénographie de leurs concerts et la pochette du disque à Fred Kleinberg, un peintre, autre proche du chanteur disparu.
LES HURLEMENTS D'LÉO chantent Mano Solo se produiront lors du festival LES BICHOISERIES, vendredi 25 juin à 21h35 à Cerisy Belle-Etoile.
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