Le gigantesque incendie d'un dépôt pétrolier près de Kiev, partiellement maîtrisé mardi soir, a fait au moins quatre morts et conduit les autorités ukrainiennes à ordonner l'évacuation de la zone, envahie par une épaisse fumée noire.
Près de 24 heures après le départ de ce sinistre, le pire en Ukraine en un demi-siècle, les enquêteurs semblaient privilégier l'hypothèse d'une négligence, rien n'accréditant selon la présidence celle d'un "attentat terroriste".
Le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov a annoncé dans la soirée que les corps de trois secouristes avaient été retrouvés, s'ajoutant à la mort d'un employé du dépôt où s'est déclaré lundi soir l'incendie, qui s'est ensuite propagé et a provoqué une série d'explosions mardi.
"Les secouristes sont entrés sur le territoire du dépôt pour éteindre de petits foyers", a indiqué de son côté le service des situations d'urgence dans un communiqué.
"Il n'y a plus de menaces de propagation du feu sur une base militaire" voisine, a pour sa part affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Olexandre Tourtchinov.
- Gestion chaotique -
Quatre personnes ont été hospitalisées dans un état très grave "avec 90% du corps brûlé" et les blessés continuent d'affluer, ont indiqué les médecins de la ville voisine de Vassylkiv, disant cruellement manquer de pansements et d'analgésiques.
Après avoir envisagé d'évacuer les civils dans un rayon de dix kilomètres, les autorités ont finalement retenu une zone plus réduite, d'un rayon de deux kilomètres autour du site.
Un journaliste de l'AFP sur place n'a cependant vu aucun signe d'évacuation organisée, mais une cinquantaine de voitures particulières quittant la zone touchée.
Interrogé par l'AFP, le conseil municipal de Vassylkiv, chargé de l'évacuation, a indiqué que "tout était prêt", mais l'évacuation de quelque 2.500 personnes n'avait "pas commencé" alors que plusieurs ministères à Kiev ont affirmé qu'elle était en cours.
La ville a en revanche conseillé aux femmes enceintes et aux enfants de quitter la "zone dangereuse" et aux autres habitants de ne pas sortir de chez eux.
Dans la matinée, un hélicoptère a survolé les lieux du désastre où plusieurs réservoirs continuaient de brûler. Les pompiers couraient de façon chaotique, visiblement incapables de maîtriser le feu alors qu'un autre dépôt pétrolier se trouve à proximité.
Quelque 1.500 soldats de la Garde nationale ont pris position autour du site et des secouristes de trois régions voisines ont été dépêchés sur place.
Leur tâche était de ne pas laisser l'incendie atteindre un aérodrome militaire où sont basés des chasseurs MiG-29, situé "à 50 mètres de la zone envahie par le feu", un risque écarté mardi soir.
- Normes non respectées -
L'Ukraine "n'a pas connu un tel incendie depuis les années 1960", a affirmé Valéri Boris, responsable des pompiers de la région de Kiev, qui a dénoncé la violation des normes au moment de la construction des installation pétrolières où les réservoirs sont placés très près les uns des autres.
Plusieurs explosions se sont produites dans la matinée et des flammes et de la fumée noire ont progressivement recouvert une large zone autour du dépôt.
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