Un gigantesque incendie meurtrier s'est déclaré mardi dans un dépôt pétrolier près de Kiev, obligeant les autorités ukrainiennes à évacuer les civils de la zone envahie par une épaisse fumée noire, les flammes menaçant désormais un aérodrome militaire.
Au moins un employé du dépôt est mort et quatorze personnes ont été blessées, selon le premier bilan du ministère de l'Intérieur. Le ministre Arsen Avakov avait auparavant annoncé sur Twitter la mort de "plusieurs pompiers" avant de parler de trois pompiers portés disparus.
Un hélicoptère survolait le site du désastre où plusieurs réservoirs continuent de brûler, selon un journaliste de l'AFP sur place. Les pompiers couraient de façon chaotique, visiblement incapables de maîtriser le feu alors qu'un autre dépôt pétrolier se trouve à proximité. Si le feu gagne cette installation, "ce sera foutu", a lancé un colonel.
Quelque 1.500 soldats de la Garde nationale ont pris position autour du site et des secouristes de trois régions voisines ont été dépêchés sur place.
"Il a été décidé d'évacuer les gens de la zone dans un rayon de 2 km et de se préparer à l'évacuation de la zone dans un rayon de 10 km si l'incendie se propage", a indiqué le chef du service des situations d'urgence Mykola Tchetchetkine en ajoutant qu'il y avait un risque de "nouvelles explosions".
L'autre tâche pour les autorités est de ne pas laisser l'incendie se propager à une zone militaire "située à 50 mètres de la zone envahie par le feu", a-t-il ajouté. Il s'agit d'un aérodrome où sont basés des chasseurs MiG-29, selon le ministère de la Défense.
Face à la gravité de la situation, le ministre de la Défense Stépan Poltorak et le chef du Conseil de sécurité nationale et de défense Olexandre Tourtchinov se sont rendus sur place pour coordonner le travail des secouristes.
M. Tourtchinov a annoncé que les militaires procédaient à l'évacuation "de l'arsenal" de leur base et avancé deux principales hypothèses pour l'incendie: une violation des normes de sécurité ou un "sabotage".
L'hypothèse d'un "attentat terroriste" a toutefois été écartée, selon le porte-parole de la présidence ukrainienne Sviatoslav Tsegolko.
- "Impossible à maîtriser" -
L'Ukraine "n'a pas connu un tel incendie depuis les années 1960", a affirmé Valéri Boris, responsable des pompiers de la région de Kiev en dénonçant la violation des normes lors de la construction des installation pétrolières où les réservoirs sont placés très près les uns des autres.
Une forte explosion a retenti vers 08H00 (05H00 GMT) et plusieurs citernes ont pris feu, selon le chef du service des situations d'urgence Mykola Tchetchetkine.
Plusieurs explosions se sont produites dans la matinée et des flammes et de la fumée noire ont progressivement recouvert une large zone autour du dépôt, selon des images de la télévision ukrainienne 112.
Sur une autre vidéo tournée par un responsable de la police locale et disponible sur YouTube, on voit des voitures de pompiers prendre feu et des secouristes s'enfuir en courant. "Il est impossible de maîtriser quoi que ce soit", lance l'un des pompiers.
Interrogé par l'AFP, un responsable du dépôt a accusé les pompiers de ne pas avoir été prêts à faire face à un désastre de cette ampleur.
"Ils n'avaient pas de mousse, pas d'essence. Nous avons fait le plein de leurs véhicules, nous avons changé des pneus, mais cela n'a pas aidé. Il n'est plus possible de maîtriser cet incendie", a déclaré à l'AFP Olexandre Melnitchouk, responsable du marketing du groupe "BRSM-Nafta", l'un des copropriétaires du dépôt.
Selon lui, il s'agit d'un nouvel "attentat" contre le groupe dont plusieurs stations services ont été le théâtre d'explosions depuis l'été dernier.
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