La banque britannique HSBC, ébranlée par des amendes colossales et la baisse de ses résultats en 2014, a annoncé mardi des milliers de suppressions d'emplois dans le cadre d'un vaste plan de restructuration tourné vers l'Asie, mais maintenu le suspens sur le sort de son siège londonien.
HSBC prévoit de supprimer environ 10% de ses effectifs équivalent temps plein dans le monde, soit entre 22.000 et 25.000 emplois, tout en délocalisant des milliers de postes dans des pays à "faible coût/haute qualité" de main d'oeuvre, selon ce plan publié sur son site internet.
Il s'agit selon la banque de réaliser des économies de 4,5 à 5,0 milliards de dollars par an d'ici 2017, une restructuration qui devrait lui coûter entre 4 et 4,5 milliards de dollars pendant cette période.
HSBC entend réduire ses actifs à risques (RWA) de 290 millions de dollars et escompte retrouver un taux de rendement des capitaux propres (ROE) de plus de 10% dans les deux ans.
La première banque européenne va céder ses opérations en Turquie et au Brésil tout en maintenant dans ce dernier pays "une présence" pour ses clients institutionnels.
HSBC entend parallèlement "accélérer ses investissements en Asie" avec une attention particulière pour la gestion d'actifs et l'assurance.
"L'Asie devrait connaître une forte croissance et devenir le centre des échanges internationaux au cours des 10 prochaines années", a expliqué le directeur général, Stuart Gulliver dans une note boursière.
La banque va ainsi renforcer sa présence dans le sud industrieux de la Chine et les pays d'Asie du Sud-Est qui, comme les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie ou Singapour, affichent des taux de croissance annuels de plus de 4%.
Stuart Gulliver devait détailler ces mesures mardi matin à partir de 08H00 à Londres (07H00 GMT) lors d'une présentation aux investisseurs.
- La question du siège -
HSBC a récemment été ébranlée par l'opération SwissLeaks, des révélations d'un réseau mondial de journaux sur des pratiques d'évasion fiscale à grande échelle passées par sa filiale suisse, basée à Genève.
Ce n'est pas le seul scandale ayant frappé ces dernières années la plus grande banque d'Europe, contrainte à verser l'équivalent de milliards d'euros d'amendes et d'indemnités dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Ces amendes colossales, ainsi que les provisions et réparations corrélées, lui ont valu une baisse de son bénéfice net de 15% l'an dernier.
S'agissant de son siège à Londres qu'elle envisage de déménager pour échapper à une régulation qu'elle juge de plus en plus contraignante, HSBC (acronyme signifiant Hong Kong and Shanghai Bank Corporation) a laissé entendre qu'elle pourrait prendre une décision d'ici à la fin de l'année après étude complète du dossier.
Stuart Gulliver faisait savoir en mai que la direction du groupe étudierait avec attention "la taille de l'impôt" pesant spécifiquement sur les banques dans le pays. HSBC a été une des principales victimes de la nouvelle hausse de cet impôt annoncée en mars par le ministre britannique des Finances, George Osborne.
Selon M. Gulliver, l'Autorité monétaire de Hong Kong a "la capacité technique" de superviser le siège de HSBC si ce dernier devait être déplacé dans le territoire autonome chinois.
En début d'après-midi à Hong Kong, l'action de la banque était en hausse de 0,75%, à 71,10 dollars de Hong Kong (8,2 euros), dans un marché en repli de plus de 1%.
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