Apple a dévoilé lundi un ambitieux service payant de musique en ligne, alliant écoute en streaming et réseau social, avec l'espoir de rattraper son retard sur ce marché face à Spotify, Pandora ou Deezer.
Apple Music va ouvrir "un nouveau chapitre dans la musique" et "changer pour toujours la manière (d'y) accéder", a affirmé le patron du groupe informatique américain lors de sa conférence annuelle pour les développeurs à San Francisco (WWDC).
Le nouveau service sera lancé fin juin dans plus de 100 pays pour les détenteurs d'appareils Apple, et aura aussi cet automne une version compatible avec Android, le système d'exploitation mobile du rival Google.
Il donnera accès à un système d'écoute de musique à la demande en direct sur internet (streaming), à une radio en direct 24 heures sur 24 baptisée Beats 1, ainsi qu'à une plateforme sociale, Connect où les artistes pourront partager photos, vidéos, paroles de leurs chansons ou même nouveaux titres avec leurs fans, qui pourront les partager et commenter.
Passée une période d'essai gratuite de trois mois, le prix annoncé est de 9,99 dollars par mois (comparable à celui de l'offre sans publicité de Spotify), avec une version "familiale", couvrant jusqu'à 6 personnes, pour 14,99 dollars.
"L'enracinement d'Apple dans le secteur de la musique numérique et son passé de pionnier dans les technologies révolutionnaires font du groupe un candidat naturel pour emmener le streaming de musique à un nouveau niveau", commentait Paul Verna, un analyste de la société de recherche eMarketer.
Il reconnaît toutefois qu'"Apple fait face à de forts vents contraires sur ce créneau, avec Pandora et Spotify qui sont bien implantés et d'autres acteurs puissants comme Google", notamment via son site de vidéo en ligne YouTube, très utilisé par les internautes pour écouter de la musique.
- Spotify "pas inquiet" -
La marque à la pomme est incontournable pour l'achat de musique en téléchargement sur internet grâce à sa boutique en ligne iTunes. Mais les consommateurs se convertissent de plus en plus au streaming, dont le leader mondial est le suédois Spotify, avec 60 millions d'utilisateurs dont 15 millions pour la version payante.
Apple avait lui-même déjà fait une première tentative de streaming gratuit en 2013 avec iTunes Radio qui, d'après la société de recherches spécialisée MusicWatch, ne représente toutefois que 5% du temps d'écoute de musique en ligne aux Etats-Unis.
Preuve de sa volonté d'accélérer dans la musique, le groupe avait payé 3 milliards de dollars, soit la plus grosse acquisition de son histoire, pour mettre la main l'an dernier sur Beats, la société du rappeur Dr Dre et du producteur Jimmy Iovine.
Les technologies et compétences de Beats ont clairement été mises à profit dans le nouveau service, que Jimmy Iovine est venu présenter sur scène.
"Apple arrive tard dans la musique en streaming, en partie à cause du refus de (feu son patron-fondateur) Steve Jobs de croire que les services de musique par abonnement pourraient ne jamais fonctionner", souligne James McQuivey, un analyste du cabinet Forrester.
Il estime malgré tout qu'Apple pourrait mettre moins d'un an à rattraper Spotify en terme de nombre d'abonnés payants. "Pas parce que son service sera meilleur -- mais parce qu'il peut intégrer son nouveau service de musique dans les centaines de millions d'appareils que les utilisateurs fidèles d'Apple aiment déjà".
"Je ne suis pas vraiment inquiet", assurait néanmoins début juin Gustav Söderström, directeur produits de Spotify, interrogé par le quotidien suédois Dagens Nyheter sur les plans du groupe américain.
La marque à la pomme a aussi annoncé lundi le début de l'expansion internationale pour son système de paiement Apple Pay, qui démarrera le mois prochain au Royaume-Uni. Il n'était disponible jusqu'ici qu'aux Etats-Unis.
Il a aussi donné un avant-goût des mises à jour annuelles de ses systèmes d'exploitation pour les ordinateurs Mac (OS X "El Capitan"), pour l'iPhone et l'iPad (iOS9), et pour sa nouvelle montre Apple Watch.
Elle prévoient notamment la possibilité de diviser l'écran de la tablette iPad pour y faire deux choses en même temps, ou de développer des applications fonctionnant directement sur l'Apple Watch, et pas seulement comme aujourd'hui par l'intermédiaire de l'iPhone qui doit ensuite se synchroniser avec elle.
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