Après un week-end de bouderies, les discussions entre la Grèce et ses créanciers ont repris lundi à petits pas malgré l'urgence, et le président américain Barack Obama s'en est mêlé, appelant les deux parties à "la flexibilité".
La chancelière allemande Angela Merkel a souligné que le calendrier était serré. "On n'a plus beaucoup de temps et donc, il faut travailler dur", a-t-elle dit au cours de la conférence de presse finale du sommet du G7 qui se déroulait depuis dimanche en Allemagne.
Egalement présent en Bavière (sud), le président français François Hollande a noté que "l'échéance est celle de la fin de juin pour le paiement de ses obligations" par la Grèce, "mais (que) rien ne nous interdit d'aller plus vite", ce qui est dans "l'intérêt de la Grèce".
Ce pays, qui rembourse presque chaque mois des prêts au Fonds monétaire international (FMI), doit à celui-ci près d'1,6 milliard d'euros en juin.
La Grèce a fait savoir que ce versement, qui devait se faire en quatre fois entre le 5 et le 19 juin, se ferait en une seule, et à la fin du mois, comme elle en a le droit.
Les Grecs, qui attendent désespérément le versement de 7,2 milliards d'euros du FMI, de la BCE et de l'UE, en échange de réformes difficiles, ont ainsi obtenu un peu de temps supplémentaire pour les négociations avant de n'avoir vraiment plus rien en caisse.
Même si la Grèce n'a été qu'"un thème parmi d'autres" au G7, tous les participants ont souhaité qu'Athènes "prenne des mesures et fasse des propositions", selon Mme Merkel.
La Grèce n'a pas répondu aux propositions des créanciers reçues mercredi, estimant que son propre document de 47 pages envoyé lundi dernier à Bruxelles reflétait sa position.
Vendredi devant le Parlement grec, le premier ministre Alexis Tsipras les a même qualifiées de "projet absurde", irritant les créanciers, au point que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, généralement conciliant, s'est abstenu de lui parler au téléphone samedi.
Trois points de crispation ressortent plus particulièrement : les modalités d'une nouvelle réforme des retraites, les niveaux de TVA, un engagement, ou pas, à alléger la dette publique.
-- Trouver des "solutions alternatives" --
Cette fois, c'est Barack Obama en personne qui a essayé lundi de faire entendre raison à chacun.
"Les Grecs vont devoir faire des choix politiques difficiles qui seront bons pour eux sur le long terme", a-t-il souligné à l'issue du sommet du G7, tout en insistant sur la nécessité pour la communauté internationale de prendre en compte "les défis extraordinaires" auxquels la Grèce est confrontée, et en appelant tout le monde à "la flexibilité".
Malgré les inquiétudes du week-end, les portes ne semblaient ainsi pas fermées lundi.
Le site internet économique grec Macropolis soulignait d'ailleurs que, même s'il a choqué les créanciers, le discours du Premier ministre vendredi a été l'un des moins agressifs à leur encontre qu'il ait récemment prononcés sur la scène intérieure grecque.
Le ministre des Finances Yanis Varoufakis était lundi à Berlin, où il a rencontré son homologue Wolfgang Schäuble, un des plus durs vis-à-vis de la Grèce, dans une atmosphère selon lui "très conviviale".
"Il est temps que nous (l'UE et la Grèce, ndlr) arrêtions de nous accuser mutuellement, et il est temps que nous fassions notre travail () pour parvenir à un accord", a déclaré le ministre grec.
Déjà, deux émissaires de M. Tsipras, dont le chef de file des discussions politiques Euclide Tsakalotos, étaient à Bruxelles lundi pour évaluer "les marges" de négociation.
"La mission a des propositions concrètes pour rechercher les points de convergence", selon le porte-parole de M. Tsipras Gabriel Sakellaridis.
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