Le Britannique Bradley Wiggins a frappé très fort à 35 ans en portant dimanche le record de l'heure UCI à 54,526 km, soit 1,5 km de plus que le détenteur précédent et à peine moins que les 55 km qu'il visait ouvertement.
Premier vainqueur britannique du Tour de France en 2012, il intègre en 6e position le cercle très fermé des coureurs qui ont brillé dans les deux compétitions, en bonne place avec Lucien Petit-Breton, Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Miguel Indurain, justement présent au vélodrome londonien de Lee Valley.
"Je suis juste content de l'avoir fait, a-t-il immédiatement réagi face au public. C'est ce qui se rapproche le plus d'avoir un bébé. Vous n'arrêtez pas de décompter les minutes. Avec une petite équipe, on a traversé beaucoup de choses. Ma femme et mes enfants s'y connaissent maintenant en pression de l'air. Je me compare toujours aux légendes, je suis content d'être en aussi bonne compagnie. Pour aller aussi haut, cela demande beaucoup de courage. C'est difficile".
Son compatriote Alex Dowsett effacé (52,937 km), la meilleure performance absolue, ces 56,375 km qu'il espérait chatouiller, reste donc la propriété d'un autre Anglais, Chris Boardman, mais elle n'est pas considérée comme un record car son compatriote avait adopté en 1996 la position "Superman" qui n'est pas homologuée.
- Pression atmosphérique trop élevée -
La performance de "Wiggo" est néanmoins un coup retentissant qui a ravi une enceinte chauffée à blanc par près de 6.000 spectateurs déchaînés. L'assistance aurait même explosé si son champion avait réussi à sauter la barre des 55 km, son second objectif.
Il aurait néanmoins fallu pour cela que la pression atmosphérique, jugée trop élevée, se rapproche des conditions idéales.
Au lieu de quoi, la vitesse moyenne du champion, parti fort avant de légèrement relâcher son effort sur la fin lorsqu'il avait éteint tout suspens, n'a jamais pu dépasser les 54,62 km/h.
Wiggins, qui avait troqué sa barbe fournie pour un rasage de près et une coupe très courte sous son casque doré, s'est donc rapidement détaché de la marque de référence de Dowsett. A la mi-course, juste après avoir accéléré, il avait même bouclé 109 tours et comptait déjà 73 secondes d'avance sur son compatriote.
Il a encore pu maintenir son effort ensuite, mais pas complètement jusqu'au bout.
Pour parvenir à ce résultat, Wiggins, à l'inverse de ses grands prédécesseurs, s'est concentré sur sa tentative. Hormis le bref Tour du Yorkshire, il s'était ainsi consacré uniquement à Paris-Roubaix avant de se programmer sur l'heure.
Bénéficiant d'un assouplissement du règlement en 2014 qui pourrait inciter d'autres coureurs à le défier pour s'emparer d'un record qui vient de changer de mains cinq fois en dix mois, le Britannique s'est également présenté avec une machine taillée pour la performance.
Son vélo, au guidon en titane et à la fourche rétrécie, est ainsi issu d'une collaboration entre Jaguar et le constructeur italien de cycles Pinarello. Avant sa course, il le décrivait comme "le plus aérodynamique" qu'il ait jamais enfourché.
En conclusion d'une fin de carrière bien remplie et alors qu'il a tourné en avril le dos aux grandes courses, Wiggins n'a plus maintenant qu'à prolonger le plaisir jusqu'aux JO de Rio en 2016, où il essaiera de décrocher un 5e titre olympique.
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