Cimes enneigées, paysages verdoyants: Angela Merkel et Barack Obama ont choisi le cadre idyllique d'un petit village des Alpes bavaroises pour afficher leur entente au lancement d'un sommet du G7 en Allemagne. Et adresser une mise en garde au grand absent: Vladimir Poutine.
"C'est merveilleux d'être de retour en Allemagne!": sous un ciel bleu éclatant, le président Obama, qui a fait l'éloge de l'amitié américano-allemande "l'une des alliances les plus fortes au monde", a multiplié les références à "Angela", sa "partenaire et amie".
"Je dois admettre que j'ai oublié mon lederhose", culotte de peau traditionnelle bavaroise, a-t-il lancé sous les rires, devant plusieurs centaines de personnes rassemblées à Krün, petite commune qui accueille le G7 à une centaine de kilomètres au sud de Munich.
Avant de s'attaquer à des sujets plus ardus - violences dans l'est de l'Ukraine, crise grecque, progression des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) en Irak et Syrie -, les deux dirigeants ont déambulé dans les rues de ce village aux allures de carte postale.
"Vous ne voyez pas cela tous les jours !", expliquait, ravie, Marianne, 81 ans, qui s'était levée à l'aube dans l'espoir d'apercevoir le 44e président des Etats-Unis.
M. Obama s'est arrêté pour tremper ses lèvres dans une grande chope de bière et attaquer un énorme bretzel. "Très bonne bière, j'aurais aimé pouvoir rester", a-t-il lancé. Un fermier assis non loin a assuré à l'AFP qu'il s'agissait d'une bière sans alcool
Géraniums soigneusement alignés sur les balcons, costumes traditionnels - robe colorée et tablier (dirndl) pour les femmes -, drapeaux américain et allemand déployés: tout était fait pour célébrer la solidité des liens entre les deux pays, mais aussi entre Mme Merkel et M. Obama, qui se côtoient depuis plus de six ans.
- Château dans les alpages -
La Maison Blanche souligne à loisir "l'étroite relation personnelle" entre les deux dirigeants comme pour essayer de mieux tourner la page des tensions nées des révélations d'Edward Snowden sur l'ampleur des programmes américains de surveillance. La publication à l'automne 2013 de documents évoquant la mise sur écoute du téléphone portable de la chancelière allemande, avait créé de vives tensions entre Washington et Berlin.
Depuis quelques mois, pourtant, les deux dirigeants s'emploient à resserrer les liens. En février, lors de leur dernière rencontre à la Maison Blanche, M. Obama avait longuement insisté sur le caractère inébranlable de leur alliance.
En choisissant d'aller à la rencontre des habitants, la chancelière et le président tentaient aussi d'atténuer l'image d'un sommet de dirigeants de pays riches qui discutent à l'écart, loin de toute contestation. Les opposants au G7 ont dénoncé le déploiement policier massif autour de l'hôtel de luxe qui abritera les discussions, avec la mise en place d'une "zone interdite" de plusieurs kilomètres carrés entourée d'une clôture métallique.
Selon Steffen Seibert, porte-parole de Mme Merkel, l'objectif était aussi de faire un geste à l'attention des quelque 2.000 habitants de ce village dont la vie sera paralysée pendant deux jours par l'arrivée des dirigeants des pays les plus riches de la planète.
"Nous n'avons pas école lundi et mardi. Trop de chance !", lançait Sofie 11 ans, courant entre les tables avec son amie Paula, 9 ans.
Après les bretzels et la bière sous le soleil, M. Obama et Mme Merkel devaient se retrouver pour un tête-à-tête d'une tonalité différente, dans le château d'Elmau.
Posée sur un alpage à 1.200 m d'altitude, cette vaste demeure porte aussi un peu de l'histoire germano-américaine. La vaste demeure avait servi à partir de 1942 de centre de repos pour les soldats de la Wehrmacht. Après la chute du Reich, le château, saisi par les Etats-Unis, a servi d'hôpital militaire américain, puis de refuge pour des survivants de l'Holocauste.
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