Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a refusé de prendre au téléphone le Premier ministre grec Alexis Tsipras samedi après que celui-ci a durement rejeté les propositions des créanciers d'Athènes.
"Je peux confirmer qu'il y a eu une demande pour un appel téléphonique () il n'a pas eu lieu ce samedi", a indiqué une porte-parole de la Commission.
"Le président Juncker et le Premier ministre Tsipras vont certainement rester en contact dans les jours qui viennent", comme convenu lors d'une réunion mercredi soir à Bruxelles, a-t-elle souligné.
Lors de cette réunion, à laquelle assistait aussi le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, M. Juncker a exposé la liste des réformes exigées par les créanciers de la Grèce (UE, FMI et BCE) en échange du versement d'une tranche de 7,2 milliards d'euros d'aide au pays, au bord de la faillite.
M. Tsipras avait proposé deux jours plus tôt sa propre série de réformes aux créanciers, que l'Allemagne notamment refuse de considérer comme "une base" de discussion.
Les créanciers demandent qu'Athènes, après cinq ans d'austérité, fasse des économies supplémentaires de trois milliards d'euros, en exigeant notamment une hausse de la TVA sur l'électricité ou des coupes dans les retraites des plus démunis, inacceptables pour le dirigeant issu de la gauche radicale.
A l'issue de la réunion, le ton était optimiste. M. Dijsselbloem a qualifié les discussions de "très bonnes" et assuré qu'elles reprendraient dans quelques jours.
En rentrant à Athènes, M. Tsipras a surpris tout le monde en regroupant les 1,6 milliard d'euros de paiements au FMI dus en juin, alors qu'un prêt de 300 millions d'euros arrivait à échéance vendredi.
Devant le Parlement grec, il a fustigé des exigences "absurdes", tout en affirmant qu'Athènes était "plus près que jamais" d'un accord avec ses créanciers. Il a aussi exigé une "solution définitive" sur "la viabilité de la dette grecque".
"Beaucoup de rhétorique", a décrypté une source impliquée dans les discussions avec Athènes, qui souligne que "ce discours n'a pas été dans le sens de la rupture".
"Les arbitrages sont attendus au G7" dimanche et lundi en Bavière, où les chefs d'Etat des grandes puissances retrouveront M. Juncker, mais aussi la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a-t-elle expliqué.
Car les créanciers sont eux aussi divisés sur les concessions à faire. Selon cette source, le FMI, soutenu par le président américain Barack Obama, pourrait défendre l'idée d'une restructuration de la dette, majoritairement détenue par des Européens, alors qu'au sein de la zone euro, certains préconisent de couper dans le budget de la Défense grec.
Une nouvelle rencontre Tsipras-Juncker-Dijsselbloem pourrait ensuite être organisée mardi à Bruxelles, a-t-elle jugé.
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