L'Américaine Serena Williams s'est rapprochée du mythe Steffi Graf, en enlevant son vingtième titre du Grand Chelem samedi à Roland-Garros, où elle a tout au long du tournoi fait preuve d'un mental inébranlable pour surmonter les difficultés.
Sitôt sa victoire, arrachée en finale à une accrocheuse Lucie Safarova (6-3, 6-7 (2/7), 6-2), Patrick Mouratoglou, l'entraîneur français de la N.1 mondiale, pouvait lui montrer des doigts le chiffre 20.
Vingt comme son nombre de titres en Grand Chelem, après ce troisième sacre à Paris (2002, 2013, 2015), à deux unités seulement du record de l'Allemande Steffi Graf (22) pour l'ère Open (depuis 1968).
Ce record paraît désormais clairement menacé par Williams qui, malgré ses 33 ans, n'a pas vraiment de rivale à sa hauteur. Victorieuse à l'US Open en 2014, et à l'Open d'Australie puis Roland-Garros en 2015, elle a réussi un enchaînement effectué pour la dernière fois par Monica Seles en 1991-1992.
A Wimbledon, un tournoi qu'elle a déjà remporté cinq fois mais où elle a déçu ses deux dernières saisons, elle sera en mesure de faire le "petit" Grand Chelem, à savoir gagner les quatre "Majeurs" à la suite mais sur deux années, ce qu'elle avait déjà réussi en 2002 et 2003.
Et si elle s'impose en juillet sur le gazon londonien, elle pourra envisager la prouesse suprême : le "vrai" Grand Chelem (sur l'année calendaire), que seules sa compatriote Maureen Connolly (1953), l'Australienne Margaret Smith Court (1970) et Graf (1988) ont réalisé.
"C'est un rêve pour moi de gagner. Je n'y crois pas. Je ne joue pas tout le temps très bien ici, mais c'est magnifique de gagner ici un vingtième titre du Grand Chelem", a déclaré Williams, radieuse et comblée, en s'exprimant en français devant le public.
Le doublé Open d'Australie/Roland-Garros n'a été réussi que par quatre joueuses dans l'ère Open, la dernière fois par Jennifer Capriati en 2001. Williams a pu comprendre pourquoi il était aussi difficile à accomplir.
- Un tonus retrouvé -
L'Américaine a connu son lot d'épreuves cette année à Paris, où elle était arrivée diminuée par une blessure à un coude. Dans cinq de ses sept matches, elle a été poussée à jouer trois sets et a dû revenir de derrière pour s'imposer.
Elle a surtout dû se remettre d'une grippe qui l'avait laissée au bord de l'agonie en demi-finale contre la Suissesse Timea Bacsinszky (N.24), un match que seule sa répugnance viscérale pour la défaite lui a permis de gagner.
Vidée physiquement, elle n'a pu s'entraîner vendredi. Mais samedi, elle avait retrouvée une bonne partie de son tonus contre Safarova (N.13), qui a d'abord été submergée par sa puissance mais qui a su s'accrocher pour rendre cette finale intéressante.
Pendant un set et demi, Williams a broyé sous ses coups de massue en coup droit et au service la Tchèque, qui vivait sa première finale en Grand Chelem. Mais en menant 4-1 dans le deuxième set, l'Américaine a peut-être entraperçu un peu trop vite la victoire.
Elle s'est déconcentrée et ses doubles fautes ont relancé Safarova, qui avait réussi un superbe tournoi jusque-là, en éliminant en huitièmes la Russe Maria Sharapova (N.2), tenante du titre, et en ne concédant aucun set jusqu'à la finale.
Les fautes directes (42) ont commencé à s'empiler du côté de Williams, qui a perdu le jeu décisif et été menée 2-0 dans le troisième set. Mais ce n'est pas pour rien que l'Américaine n'a plus perdu une finale en Grand Chelem depuis l'US Open 2011.
Safarova s'est un peu crispée et a commis quelques fautes au pire moment. Et Williams, qui a gagné ses sept finales (sur 12 possibles) en Grand Chelem depuis que Mouratoglou a commencé à la diriger en 2012, a trouvé un surplus d'énergie, pour aligner les six derniers jeux.
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