Le pape François a affirmé samedi à Sarajevo ressentir un "climat de guerre" dans le monde et dénoncé ceux qui l'entretiennent délibérement, en célébrant une messe devant 65.000 fidèles.
"C'est une sorte de troisième guerre mondiale livrée +par morceaux+, et, dans le contexte de la communication globale, on perçoit un climat de guerre", a dit le souverain pontife. "Ce climat, il y en a qui veulent le créer et l'attiser délibérément, en particulier ceux qui cherchent l'affrontement entre différentes cultures et civilisations, et aussi ceux qui spéculent sur les guerres pour vendre des armes".
Mais, la guerre, a-t-il martelé, c'est aussi la "destruction, "beaucoup de vies brisées. Vous le savez bien, pour l?avoir expérimenté vraiment ici : que de souffrance, que de destructions, que de douleur !
Le pape est arrivé samedi matin à Sarajevo en "pèlerin de la paix" pour y prêcher la réconciliation et le dialogue dans cette ville encore meurtrie, vingt ans après les accords de Dayton (Etats-Unis), qui ont mis fin à une guerre entre les trois communautés composant la Bosnie: serbes orthodoxes, musulmans bosniaques et croates catholiques. Cette guerre a fait quelque 100.000 morts entre 1992 et 1995.
"Sarajevo et la Bosnie revêtent une signification particulière pour l'Europe et pour le monde entier", avait souligné Jorge Bergoglio, peu après son arrivée samedi matin dans la capitale bosnienne où près de 100.000 personnes se sont rassemblées pour l'accueillir.
La coexistence de trois communautés aux confessions différentes "témoigne au monde entier que la collaboration entre diverses ethnies et religions en vue du bien commun est possible", a-t-il dit dans son premier discours de la journée.
Mais il faut faire plus, particulièrement ici en Bosnie, a-t-il ajouté à l'adresse du président bosnien en exercice, Mladen Ivanic. Ce dernier est le représentant serbe au sein de la présidence tripartite (serbe, croate, musulmane) du pays.
M. Ivanic a affirmé de son côté que les autorités bosniennes multiethniques étaient "prêtes à travailler pour la réduction des nationalismes" et demandé un "soutien entier" du souverain pontife pour permettre à la Bonsie et aux autres pays des Balkans d'adhérer à l'Union européenne.
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