Les autorités chinoises ont admis qu'il n'y avait plus d'espoir de retrouver des survivants après le naufrage d'un navire de croisière lundi dans le Yangtsé avec 456 personnes à bord, laissant les familles entre douleur et colère.
Sur les 456 personnes que transportait "L'Etoile de l'Orient", on compte seulement 14 rescapés. Depuis trois jours seuls des corps sont retrouvés. La plupart des passagers étaient des retraités et personnes âgées.
Selon un bilan officiel communiqué par l'agence Chine Nouvelle samedi, le nombre de morts atteint 331, mais le bilan définitif devrait encore s'élever.
A Jianli (centre de la Chine), l'épave du navire, 2.200 tonnes pour 76 mètres de long, qui avait chaviré quille en l'air, a été remise d'aplomb vendredi à l'aide de deux puissantes grues. Encore à demi immergé, les travaux pour sa remise à flot complète se poursuivaient vendredi en soirée.
Un porte-parole du ministère des Transports, Xu Chengguang, a assuré jeudi soir que l'opération de redressement du navire avait été décidée "sur la base de l'opinion générale qu'il n'y avait plus de possibilité de survie" dans l'épave.
"Je me sens dévasté, si triste", a déclaré à l'AFP Gao Rufu, dont la soeur de 62 ans participait à la funeste croisière entre Nankin (est) et Chongqing (centre).
En l'absence de nouveaux survivants, le bilan final de la catastrophe s'éleverait à 442 morts et disparus pour 14 rescapés, soit le plus meurtrier accident de navigation en Chine depuis près de 70 ans, selon la presse officielle.
- 'Que des paroles et contre-vérités'-
Le président chinois Xi Jinping a dirigé jeudi une réunion extraordinaire du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), la plus haute instance dirigeante du pays, consacré au drame.
Quelque 1.200 proches des disparus étaient réunis vendredi sur les lieux du naufrage, où ils étaient étroitement contrôlés par les forces de l'ordre.
Ulcérés par le manque d'informations, des dizaines de proches de passagers avaient manifesté mercredi à Shanghai, avant de se heurter à une intervention musclée de la police.
Sur les rives du Yangtsé, après le recueillement ému d'une veillée nocturne aux bougies le long du fleuve, les familles laissaient éclater leur mécontentement, alors que l'accès à l'épave restait extrêmement restreint.
"Tout ce qu'on nous donne, ce ne sont que des paroles soigneusement pesées, pleines de contre-vérités", s'énervait un vieil homme, qui s'était glissé dans une conférence de presse avant de devoir en sortir, escorté par des policiers.
Sur l'application de messagerie WeChat, une pétition circulait entre les familles des victimes, exigeant des "excuses formelles" par les dirigeants du pays, une enquête auprès de l'opérateur du navire et des agences de tourisme impliquées.
La pétition réclamait également des indemnisations, et en appelait à la "peine de mort" pour le capitaine de l'Etoile de l'Orient, qui compte au nombre des survivants, blâmé pour avoir poursuivi sa route en plein orage avant de réchapper au désastre.
Considéré comme "un employé modèle", Zhang Shunwen, 52 ans, toujours aux mains de la police pour les besoins de l'enquête, avait été repêché par un patrouilleur "deux heures" après le naufrage dans les eaux du Yangtsé avec son chef-mécanicien, rapportait le China Daily.
Tous deux ont expliqué que le navire avait chaviré en moins de deux minutes, pris dans une tornade.
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