Un responsable de l'ONU a appelé vendredi toutes les parties en conflit en Ukraine, théâtre d'un regain de violences, à respecter "totalement" le cessez-le-feu prévu dans les fragiles accords de paix de février, que les deux camps s'accusent réciproquement de violer.
L'Union européenne devrait prolonger de son côté les lourdes sanctions économiques prises contre la Russie jusqu'en janvier, a appris l'AFP vendredi de sources concordantes.
Ces sanctions frappent des pans entiers de l'économie russe (banques, défense, pétrole), qui ne peuvent se financer sur les marchés européens. Elles doivent expirer fin juillet.
"Le cessez-le-feu doit être totalement respecté et la protection des civils doit être une priorité", a affirmé le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques Jeffrey Feltman, lors d'une réunion convoquée en urgence du Conseil de sécurité en raison de l'inquiétude suscitée par ce regain de tensions.
"Nous sommes en train d'assister soit à l'aggravation d'un conflit difficile à régler, soit à un regain temporaire de tensions dans certaines zones", a-t-il ajouté. Or "nous ne pouvons nous permettre aucun de ces scénarios".
Sur le terrain, les combats se poursuivent, mais comparé à mercredi --jour d'une offensive meurtrière des séparatistes prorusses, selon Kiev, contre la localité de Mariinka, à l'est de Donetsk--, leur intensité a considérablement baissé.
L'armée ukrainienne a cependant accusé vendredi les rebelles séparatistes de viser ses positions autour de Donetsk (est), tandis que les séparatistes pro-russes reprochaient aux forces ukrainiennes d'utiliser des systèmes de lance-roquettes multiples.
"Les développements autour de Mariinka sont inquiétants", a estimé vendredi devant le Conseil Alexander Hug, chef-adjoint de la mission d'observation de l'OSCE en Ukraine, qui a évoqué les "inquiétudes" concernant des livraisons de ce type d'armements.
L'Ukraine elle-même avait demandé au Conseil de sécurité d'aborder l'offensive de Mariinka, qui a fait 28 morts, selon le représentant de Kiev auprès des Nations unies, Iouri Sergueïev.
L'UE, les Etats-Unis, ainsi que Paris et Berlin, parrains des très fragiles accords de paix de Minsk 2, signés le 12 février, ont unanimement exprimé leur préoccupation concernant cette reprise des affrontements dans la partie orientale de l'Ukraine, Moscou avertissant de son côté que le processus de paix risquait de "voler en éclats".
- "Conséquences imprévisibles" -
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, a accusé les forces ukrainiennes de viser des civils et de ne pas respecter leurs engagements. "Nous sommes à un moment décisif", a-t-il estimé. "Si nous laissons Kiev continuer à ne pas prendre les mesures politiques nécessaires dans le Donbass, la situation pourrait échapper à tout contrôle, avec des conséquences imprévisibles", a-t-il prévenu.
Mais pour l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Samantha Power, "les récentes violences proviennent d'un assaut combiné séparatiste et russe".
Mme Power doit se rendre à Kiev la semaine prochaine pour rencontrer des responsables ukrainiens ainsi que les habitants "les plus affectés par ce conflit alimenté par Moscou", selon son compte Twitter.
Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé qu'une conversation téléphonique était prévue vendredi avec son homologue américain Barack Obama afin de "coordonner leurs positions en vue du sommet du G7", dimanche et lundi en Allemagne, où il va aussi s'entretenir avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Une source diplomatique française a évoqué l'"intérêt" des séparatistes prorusses à "dramatiser" la situation en Ukraine à l'approche du sommet du G7.
Le dirigeant ukrainien n'a cessé de mettre en garde contre la menace d'une "guerre totale" avec la Russie, accusée de soutenir et d'armer la rébellion dans l'Est séparatiste, après avoir annexé en mars 2014 la péninsule de Crimée.
"La menace d'une invasion russe n'a jamais été aussi grande", a-t-il encore affirmé vendredi, assurant que plus de 9.000 soldats russes se trouvaient actuellement sur le territoire ukrainien.
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