L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu, comme attendu, son plafond de production collectif à 30 millions de barils par jour (mb/j) malgré la surabondance d'or noir sur les marchés.
Le cartel "a décidé de maintenir son plafond et demande aux pays membres de s'y conformer. En se mettant d'accord sur cette décision les pays membres ont confirmé leur engagement pour un marché du pétrole stable et équilibré", a annoncé l'Opep.
La décision du cartel était largement attendue car lors de sa dernière réunion en novembre l'Opep avait laissé son plafond de production inchangé, dans l'objectif de contenir la production des pays hors-Opep et de stimuler la demande.
Et le ralentissement de la production de pétrole non-conventionnel, comme le pétrole de schiste aux États-Unis et le pétrole de sable bitumineux au Canada, a été vu comme une victoire pour l'organisation.
Du côté de la demande, Mohammed Bin Saleh Al Sada, Ministre de l'Energie du Qatar, qui a présidé la réunion, a noté que les pays membres étaient rassurés par la situation économique mondiale.
"La tendance générale est positive () et la demande devrait donc augmenter. Nous voyons une bonne tendance du côté de l'offre et de la demande", a-t-il dit.
La demande s'est notablement améliorée grâce à la baisse des prix, notamment grâce aux importations de pays comme l'Inde et la Chine qui ont profité de la baisse des cours pour remplir leurs réserves stratégiques et commerciales.
- Surabondance d'offre -
Mais l'offre dépasse toujours largement la demande et les cours demeurent sous pression. Plusieurs pays dont les finances souffrent de la baisse des revenus pétroliers souhaitent voir les cours augmenter.
Le ministre du Pétrole du Koweït, Ali Saleh Al-Omair, s'est dit très content de la décision du cartel, pourtant il avait indiqué la veille que si les prix n'augmentaient pas à 77 dollars le baril, le budget de son pays serait bientôt déficitaire.
D'autres pays, comme l'Angola, ont besoin d'un baril à 80 dollars, et à la sortie de la réunion le ministre du pétrole angolais José Maria Vasconcelos de Botelho a lancé à la presse qu'il n'y avait pas eu de "grosses discussions".
"Il est vrai que lors des quatre dernières années nous avons bénéficié d'un prix du baril à 100 dollars", mais l'Opep doit faire face à une nouvelle réalité, a constaté le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri à la conférence de presse après la réunion.
Le cartel produit actuellement 31,21 mbj de brut, bien au-dessus de son objectif de production. Mais le président de la réunion a souligné à la presse que ce plafond était un objectif annuel, "une moyenne". L'Opep est d'accord qu'il est important d'adhérer aux objectifs", a-t-il souligné.
- Retour de l'Iran -
Les membres du cartel devaient également discuter du retour de la production iranienne sur les marchés du pétrole.
Si les sanctions internationales contre l'Iran sont levées en juin, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six mois qui suivent, selon le ministre iranien du Pétrole.
A sa sortie de la réunion le ministre du Pétrole iranien, Bijan Namdar Zangeneh, a déclaré que le pays n'avait pas besoin d'un accord (avec l'Opep,NDLR)".
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